A Grande-Synthe, près de Dunkerque, la situation devient dramatique. Près de 2000 personnes s'entassent dans un camp envahit par la boue. Vendredi, les migrants ont reçu une visite spéciale : cinq officiers de la police aux frontières britanniques qui tente de les dissuader de partir.
Vendredi pour la première fois, la police aux frontières britannique se rendait à Grande-Synthe. Son objectif : faire la promotion du droit d'asile... mais pas en Angleterre. « Une des choses qui nous amène ici, c'est qu'on souhaite vous expliquer ce que propose la France aux migrants », explique un policier.
Des migrants qui veulent quitter la France
Concrètement : un logement immédiat et gratuit en France pour ceux qui peuvent prétendre au statut de réfugié. C'est ce qui est écrit sur le papier que montre l'officier britannique aux habitants du camp. Mais le message a du mal à passer.« Ca n'a pas de sens ! Si j'avais envie de rester en France, je n'aurais pas besoin que quelqu'un me dise de rester en France ! », explique un migrant sur place. « J'ai quatre enfants vous savez, renchérit un autre, En Angleterre, on reçoit 50 € par enfant et par semaine alors qu'ici, c'est seulement 50€ par mois. »
Mauvaises conditions sanitaires
Pour le moment, la vie en France dans le camp de Grande Synthe, c’est les pieds dans la boue et une grande partie des sanitaires hors service. Selon la police, il y aurait désormais près de 2000 migrants à Grande-Synthe. Les médecins ont dû organiser des permanences quasi quotidiennes : « Nous avons un taux de complication de 50 % dans les rhinopharyngites, essentiellement des sinusites, des otites tous les enfants que je vois ont une otite. Où peuvent-ils se mettre un peu au chaud il y a pas de lieu d’accueil. », déplore Elisabeth Griot, Médecin pour Médecins sans frontières.
Intervenants : Elisabeth Griot (Médecin de Médecins sans frontières), Sylvie Cousin (Volontaire)
Les bénévoles s’inquiètent de l'installation d'un "petit Calais" à Grande-Synthe. Mais à Calais, commenceront dans une semaine des travaux d'aménagement de logements-containers pour les migrants. Dans le dunkerquois, la violence et le racisme grimpent, selon les bénévoles. Deux courriers ont été envoyés par le maire au premier ministre. Un appel à l'aide resté pour le moment sans réponse.