Dans la région Hauts-de-France, l’emploi continue sa croissance, même si les derniers chiffres de l’Urssaf font état d’une dynamique moins franche au premier trimestre 2022.
"Il y a eu une hausse des emplois dans les Hauts-de-France au premier trimestre 2022, même si elle est moins importante que le trimestre dernier et qu’au niveau national", résume Laury Ducombs, Directeur de l’Urssaf Nord-Pas-de-Calais. Selon les derniers chiffres de l’organisme privé, qui collecte les cotisations salariales et patronales, 2 840 emplois ont été créés dans la région de janvier à mars, notamment dans les zones d’emploi de Lille, Roubaix-Tourcoing, Amiens et Arras.
Une croissance légèrement plus faible de 0,2% par rapport au trimestre dernier et inférieure de 0,4% à celle du pays, mais qui peut s’expliquer par la guerre en Ukraine et la situation sanitaire toujours instable.
L’année 2019, avant pandémie, est justement un point de comparaison majeur pour les chiffres de l’Urssaf. Ainsi, dans les Hauts-de-France, le niveau d’emploi des salariés privés, hors public et secteur agricole, est supérieur de 2,7% à celui enregistré fin 2019. C’est près de 40 000 emplois supplémentaires, dont 37 220 postes créés sur un an, pour un total d’1,4 millions de salariés.
Bilan en demi-teinte selon les secteurs
Le grand gagnant : le secteur de la construction, qui est celui qui a le plus progressé depuis le début de la pandémie et poursuit cette hausse au premier trimestre (+0,3%). Pour ce premier bilan de l’année 2022, le secteur des services, notamment les activités d’art et de spectacle, est aussi créateur d’emploi (+5,7%). Au contraire, une légère baisse est à constater du côté du commerce, de l'hébergement et de la restauration, ainsi que du secteur de la santé.
L’industrie, en revanche, peine à retrouver son niveau d'avant-crise. Malgré une croissance stable ce trimestre, le secteur compte 4 700 postes de moins qu’en fin 2019. La fabrication de matériels, l’industrie des plastiques ou la métallurgie étant particulièrement en difficulté, face à l’habillement ou l’agro-alimentaire qui s’en sortent mieux.
CDI ou CDD ?
Autre fait notable, les "embauches de plus d’un mois", c’est-à-dire les CDD de plus d’un mois et les CDI, ont augmenté de 25,6% sur un an. Elles sont donc supérieures à leur niveau de février 2020, même si elles étaient en légère baisse selon les derniers chiffres datant d’avril 2022.
Reste que les CDI n'ont plus la cote. "La conjoncture économique, renforcée par le contexte international, amène à un arbitrage défavorable aux CDI par rapport aux CDD", explique Laury Ducombs. En avril, les embauches en CDI étaient en recul de 2,8% par rapport à mars, sans que cette baisse ne soit compensée par les CDD.