Dans les Hauts-de-France plus qu’ailleurs, les jeunes ont davantage de difficultés à s’insérer dans la vie professionnelle, notamment avec moins de CDI. Un constat soulevé par l’INSEE dans une étude publiée jeudi 13 octobre.
Ils étaient environ 160 000 jeunes, entre 2010 et 2012, à obtenir leur premier emploi significatif (hors emplois étudiants ou saisonniers). Parmi ces nouveaux salariés âgés de 16 à 29 ans, 39% étaient alors embauchés en CDD et 24% en CDI, selon une étude publiée jeudi 13 octobre par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) des Hauts-de-France.
Des chiffres qui illustrent une difficulté accrue dans la région par rapport à la France métropolitaine, où 35% des jeunes commençaient en CDD et 29% en CDI, soit 5 points de plus que dans les départements nordistes. Trois ans plus tard, cette disparité reste présente : 41% de ces jeunes ont été en CDI dans les Hauts-de-France, contre 43% dans l’hexagone.
Disparités selon le territoire et le niveau d'études
En cause selon l’INSEE, des offres d’emploi peu nombreuses par rapport à la demande, “la faible mobilité géographique ou professionnelle” des jeunes et un moindre niveau de diplôme dans les Hauts-de-France. L’INSEE note en effet une distinction selon le niveau d’études, les plus diplômés commençant plus fréquemment en contrat à durée indéterminée, tandis que les peu ou pas diplômés le sont plus souvent en intérim ou en emploi aidé. Ces derniers ont également plus de difficultés par la suite : parmi les 24% qui ne sont plus en emploi salarié trois ans plus tard, la plupart au chômage ou inactifs, avaient débuté en contrat aidés.
La forme du premier emploi significatif conditionne fortement les trajectoires de début de carrière.
INSEE Hauts-de-France
“La forme du premier emploi significatif conditionne fortement les trajectoires de début de carrière”, souligne ainsi l’Institut. Un constat qui se retrouve dans ce qui est souvent considéré comme le graal, puisque 68% de ceux qui avaient débuté par un CDI travaillent toujours dans cette même forme d’emploi trois ans après. Cette sécurité apparente “ne garantit toutefois pas une situation stable”, rappelle toutefois l’INSEE en s’appuyant sur les 14% de jeunes qui, après un CDI, travaillent dans une “forme d’emploi plus précaire telle que le CDD ou l’intérim”, et les 18 % à avoir quitté l’emploi salarié.
Quant aux jeunes qui arrivent sur le marché du travail grâce à un CDD, ils sont 42% à bénéficier d’un CDI trois ans plus tard, non sans difficultés car nombreux sont ceux qui passent par le chômage pendant leur parcours, auxquels s'ajoutent 20% qui n'occupent plus d’emploi salarié au terme des trois ans. À noter que l’écart entre les situations de précarité dans les Hauts-de-France et l'hexagone tend à se réduire pendant les trois ans qui suivent le début de carrière. De quoi compenser la précarité déjà présente selon le niveau d’études et le type de contrat.