Depuis ce dimanche, la Barakadon trône au coeur d'un parc urbain de la ville d'Hellemmes près de Lille. Une armoire où déposer les objets dont on n'a plus l'usage, et piocher parmi ceux qui nous intéressent. De quoi lutter contre le gaspillage et créer du lien entre les habitants.
"Une armoire où l'on peut donner sans prendre et prendre sans donner", voilà la belle définition de la Barakadon. Cette armoire ouverte et accessible à tous a pris ses quartiers ce dimanche dans le square Jules ferry à Hellemmes, entre les jeux pour enfants et les tables à pique-nique. Chacun est invité à venir y déposer les objets devenus inutiles pour lui, mais qui pourront trouver usage chez d'autres, lequels pourront à leur tour alimenter la Barakadon.Et ça marche déjà : dans l'après-midi, ils étaient quelques 200 habitants et curieux à s'être déplacés pour découvrir cette initiative solidaire et écolo. Des livres, des DVD, des jeux de société, des bijoux, des objets de déco, et même une boîte de tampons hygiéniques (!) sont venus garnir les étagères de la Barakadon. Certains ont aussitôt trouvé preneurs.
Donner une nouvelle vie aux objets et créer du lien dans le quartier
A l'origine du projet : Nadège, Sonia, Tania, Hélène et Jérémie. Cinq Hellemmois, copains de quartier mûs par la même envie de "sortir un peu de cette société de consommation à outrance, en donnant une deuxième voire une troisième vie aux objets", comme le résume Nadège. La Barakadon est donc une arme anti-gaspi, mais doit aussi "créer un lieu de vie, d'échanges, et de partage dans le quartier", selon ses initiateurs.
La démarche a été saluée par le maire PS d'Hellemmes, Frédéric Marchand, venu couper ce dimanche un ruban orné de cette invitation "Soyons non marchand ! ", ce qu'il n'a pas mal pris.
Des meubles à livres comme source d'inspiration
Comment est née l'idée ? Nadège avait déjà vu "la boîte à livres" installée à Villeneuve d'Ascq et d'autres initaitives similaires sur ses lieux de vacances. Il ne restait plus qu'à trouver l'armoire, fournie par une maraîchère de la métropole lilloise, et mobiliser les troupes pour la retaper, la peindre, et lui donner tout son lustre de Barakadon.Bien sûr, les heureux parents de l'imposant bébé croisent les doigts pour qu'il ne ne soit pas vandalisé à la première occasion, comme ce fut le cas il y a quelques temps devant le théâtre Sébastopol à Lille, avec une cabine téléphonique transformée en bibliothèque libre-service. Ce serait vraiment dommage.
La Barakadon ne reçoit que des dons en bon état
Mais pour l'instant, la Barakadon attend sereinement les dons et ceux qui les prendront. En précisant bien sûr qu'il ne faut l'alimenter qu'en objets "en bon état", qu'elle n'accueille a priori pas de vêtements, et qu'en cas de legs ou de recherche de matériels trop volumineux, on peut laisser des petites annonces à l'intérieur.