On les appelle les "illicite white", ce sont des cigarettes de marques non-déposées en France, fabriquées pour alimenter les réseaux de trafics illégaux. D'après une étude commandée par le fabriquant de tabac Seita Imperial Tobacco, leur présence augmente.
Le fabriquant de cigarettes Seita Imperial Tobacco publie quelques résultats d'une enquête trimestrielle. Celle portant sur le dernier trimestre 2017 utilise la méthode habituelle du "ramassage" : dans les villes sélectionnées, les paquets jetés au sol sont collectés, puis analysés.
Une étude qui permet de soulever certaines pratiques, comme celle des "illegal white". "Ce sont des cigarettes de marques déposées dans des pays comme la Moldavie, ou la Biélorussie, mais qui ne sont pas du tout déposées dans le reste de l'Europe", explique Hervé Natali, responsable "Actions et Prévention contre les trafics" pour Seita Imperial Tobacco. "Ces cigarettes n'ont pour vocation que d'être revendues dans d'autres pays, à travers des trafics illégaux."
En moyenne, ces cigarettes représentent au dernier trimestre 2017 12,5% du marché français. "Et ça pose un vrai problème sanitaire à l'arrivée. En tant que fabricants de cigarettes, nous avons un cahier des charges très précis. Pas eux...", précise Hervé Natali.
Dans la région, 1 cigarette sur 4 achetée à l'étranger
Si le trafic des "illicite white" reste "confidentiel" dans les Hauts-de-France, une cigarette sur quatre est néanmoins achetée à l'étranger, d'après cette étude. "Dans les Hauts-de-France, 24% des paquets que nous avons ramassés provenaient du réseau "non-domestique". C'est un peu plus que la moyenne nationale qui est de 21,9%."
Ce taux varie fortement en fonction des villes. A Roubaix, par exemple, 33,6% des paquets proviennent de l'étranger. A Lille, c'est 31,5%, soit beaucoup plus qu'au précédent trimestre, où le nombre de paquets issus du réseau "non-domestique" s'établissait à 13,7%. "Ce qu'on va faire ensuite, c'est voir si cette tendance se poursuit dans le temps. Est-ce qu'il y a un vrai changement d'habitude qui va découler de l'augmentation du prix des paquets, et des pots de tabac à rouler ?"
Ces cigarettes proviennent majoritairement de Belgique, mais aussi d'autres pays. En outre, des contre-façons ont également été retrouvées. "Cela représente environ 2% du marché en France. On cherche alors à imiter des marques déposées ici", précise le fabriquant de tabac.
En janvier dernier, une usine de cigarettes contrefaites était démantelée près d'Anvers, en Belgique. 3,2 millions de cigarettes illicites ont alors été saisies, ainsi que 1,35 tonne de tabac haché.