Les propos de la préfète du Pas-de-Calais sur les feux de la "jungle" ont entraîné de vives réactions chez les associations présentes sur le terrain.
Dans le campement de Calais, les cabanes disparaissent peu à peu. "La "Jungle" de Calais se consumait mercredi au milieu des cendres et débris noircis, abandonnée par les migrants chassés par de violents incendies qui, avec la bénédiction des autorités, ont précipité la fin du plus vaste bidonville en France", écrit aujourd'hui un journaliste de l’AFP.
Pour la préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio, ces incendies sont une "tradition, notamment pour certaines communautés qui mettent le feu à leur habitation au moment de la quitter". Des propos qui ont fait réagir les associations. "Laisser entendre que les migrants ont ce type de tradition, d’une part c’est faux et d’autre part ça peut entraîner des peurs injustifiées", répond Valérie, co-fondatrice d’Utopia 56 association qui œuvre dans la "jungle" de Calais.
Quatre interpellations
Un désaccord partagé par François Guennoc de l’Auberge des Migrants :"Ca ne tient pas la route, ce n’est pas pour des raisons ethniques. C’est juste qu’ils sont en colère, certains préfèrent mettre eux-mêmes le feu à leur habitation, plutôt que de voir les forces de l’ordre le faire." Des départs de feu prévisibles pour le bénévole : "On avait averti qu’il y allait avoir des incendies."Les deux associations demandent une enquête sur ces départs de feu qui ont embrasé la "jungle". Quatre afghans ont été interpellés mercredi matin pour "incendie" et "tentative d'incendie", a rapporté la préfecture du Pas-de-Calais.