Le corps d'un agresseur présumé de la directrice bancaire originaire de Lens, tuée dans la Somme, sera exhumé demain.
Le corps de Grégory Wiart, l'un des agresseurs présumés d'Elodie Kulik, une directrice d'agence bancaire violée et tuée en 2002 dans la Somme, et originaire de Lens, va être exhumé demain mardi afin de confirmer les résultats des analyses ADN qui ont permis son identification, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Le père d'Elodie Kulik vit toujours dans le Pas-de-Calais, à Violaines.
"C'est juste pour une confirmation", a indiqué cette source, selon laquelle le suspect, mort dans un accident de voiture quelques mois après les faits, à 24 ans, repose dans la petite commune de Montescourt-Lizerolles (Aisne).
Durant les actes d'enquête, le cimetière sera protégé par un dispositif de sécurité,
pour "couvrir le secret de l'instruction".
Cette exhumation vise à "rendre indiscutables les constatations qui ont été opérées
de manière scientifique en laboratoire", selon une source proche de l'enquête.
L'acte en lui-même va prendre quelques heures. Les résultats devraient être connus "très rapidement", il s'agirait d'une question de jours.
Le jeune défunt a été identifié grâce à une méthode utilisée pour la première fois en France, par recoupement d'ADN.
Les enquêteurs ont procédé à un rapprochement de l'ADN retrouvé sur la scène du
crime avec des ADN comportant des caractéristiques communes - grâce au fichier
national des empreintes génétiques (FNAEG) qui contient actuellement 1,76 million
de profils -, alors que la méthode la plus classique consiste à faire coïncider l'ADN recueilli avec un profil ADN enregistré dans le FNAEG.
Ils ont pu ainsi relier le profil génétique d'un homme qui se trouvait en prison au moment des faits pour une affaire d'agression sexuelle, à celui du suspect, son fils.
Elodie Kulik, 24 ans, avait été violée puis étouffée en janvier 2002. Son corps avait été retrouvé en partie calciné dans un champ de la commune de Tertry (Somme). Avant d'être tuée, la jeune femme avait eu le temps d'appeler avec son téléphone portable les sapeurs-pompiers, qui avaient distingué derrière la voix de la victime au moins deux voix d'hommes avec un fort accent picard.
Un préservatif et un mégot avaient été retrouvés près du corps de la victime, permettant le relevé de deux empreintes ADN. Mais malgré plusieurs milliers d'expertises ADN, les enquêteurs n'avaient à l'époque pas réussi à identifier un suspect.
L'exhumation du suspect devrait permettre de vérifier si son ADN correspond bien à celui qui a été retrouvé dans le préservatif.
Les gendarmes ont procédé, tout au long des dix années d'enquête à près de 5.500
prélèvements génétiques et d'empreientes digitales.
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