Amiante : Martine Aubry arrivée chez la juge

La juge d'instruction se dit imperméable à toute pression dans sa décision de mettre en examen ou non Martine Aubry.

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Martine Aubry, convoquée mardi par la justice, pourrait être mise en examen pour homicides involontaires dans une des enquêtes sur le drame de l'amiante, pour des faits remontant à plus de 25 ans.


Convoquée en qualité d'ex-haut fonctionnaire du ministère du Travail, l'ancienne patronne du PS a déjà fait savoir qu'elle demanderait le cas échéant à la chambrede l'instruction de la cour d'appel d'annuler sa mise en examen.

Estimant avoir durant sa carrière oeuvré à la protection des salariés et de la population, elle la jugerait "incompréhensible".

La juge "imperméable" aux pressions
La juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, qui instruit le dossier, a prévenu qu'elle se montrerait "imperméable" à toutes pressions dans sa décision de mettre ou non en examen Mme Aubry.

Le caractère cancérigène de l'amiante est connu depuis les années 50 mais le premier décret réglementant son usage en France ne date que de 1977 et son interdiction de 1997.

En 2005, un rapport sénatorial avait accablé l'Etat pour sa "gestion défaillante" de l'amiante, jugée responsable par les autorités sanitaires de 10 à 20% des cancers du poumon et qui pourrait provoquer 100.000 décès d'ici à 2025.

 


Corinne Péhau

Convoquée dans l'après-midi par la juge, la maire de Lille sera entendue en qualité d'ancienne directrice des relations du travail (DRT) du ministère du Travail entre 1984 et 1987.

Dans le cadre de l'enquête sur l'université de Jussieu, la magistrate du pôle santé publique de Paris enquête notamment sur l'action des pouvoirs publics à partir des années 1970 jusqu'à l'interdiction de l'amiante.

Elle a déjà entendu des dizaines de fonctionnaires, mais aussi des scientifiques et des industriels, et prononcé plusieurs mises en examen.

Elle s'intéresse en particulier à l'influence prêtée dans les années 1980 et 1990 au Comité permanent amiante (CPA), qui était selon l'association de victimes (Andeva) le lobby des

 

industriels, lequel aurait efficacement défendu "l'usage contrôlé" de l'amiante pour retarder au maximum son interdiction.

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"Aucune preuve de responsabilité d'Aubry" (Andeva) - 6 novembre

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