Le nouveau ministre du Redressement productif sera-t-il condamné pour injures envers les patrons de SeaFrance?
Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris dira demain, mercredi, s'il sanctionne le nouveau ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, assigné pour injure par les anciens membres de la direction de SeaFrance.
Rencontre avec les syndicalistes de SeaFrance
En campagne pour la primaire socialiste, Arnaud Montebourg s'était exprimé en septembre 2011 après une visite à Calais, dans les locaux du Syndicat Maritime Nord CFDT.
"On parle souvent de patrons voyous, là il s'agit d'une entreprise publique, c'est curieux... On ne fera pas de miracle, mais on peut dire à la SNCF que s'ils sont des incapables et qu'ils ont mis des escrocs à la tête de SeaFrance, ils vont l'aider à se relever", avait déclaré l'ancien député, dont les propos avaient été repris dans la Voix du Nord du 27 septembre 2011.
A.Montebourg dans la région le 26 septembre 2011 par France3Nord-PdC
Se sentant offensés, le patron de SeaFrance, Pierre Fa, et les quatre autres membres du directoire avaient assigné l'élu socialiste pour injure.
"M. Montebourg a fait de l'extravagance son fond de commerce, il a cru bon après avoir visité durant une heure les représentants de la CFDT de faire une déclaration qui injurie la société et les membres de son directoire", avait regretté M. Fa, présent à l'audience du 4 avril dernier au contraire de M. Montebourg.
"La situation de SeaFrance ne méritait pas cette extravagance. Je trouve ça lamentable", avait-il conclu.
L'avocat d'Arnaud Montebourg, Me Vincent Toledano, avait rappelé à l'ancien patron qu'il avait été "condamné à neuf mois de prison avec sursis et 40.000 euros d'amende" pour avoir "assisté au détournement de 305 millions d'euros de fonds publics" dans l'affaire Elf, dont il était directeur de l'audit.
"M. Fa est un familier des caisses noires et il n'a jamais rien fait", avait continué Me Toledano, considérant que son client disposait d'une "base factuelle largement suffisante" pour tenir de tels propos.
La liquidation définitive de SeaFrance, la dernière compagnie française à relier Calais et Douvres, a été prononcée le 9 janvier 2012 après plusieurs semaines d'incertitude sur son avenir.
Le tribunal de commerce de Paris doit se prononcer dans quelques jours sur le nom du futur racheteur des bateaux de la compagnie maritime.