La Première secrétaire du PS a clôturé l'université d'été du PS dans un discours aux accents de départ.
Martine Aubry, qui devrait bientôt passer la main comme numéro un du PS, a fixé au parti une feuille de route claire et ferme de soutien au gouvernement mais aussi de propositions, dimanche en clôturant l'université d'été de La Rochelle.
"Je suis et je serai toujours une militante", a lancé la première secrétaire, dans un discours aux accents de chant du départ même si elle n'a pas prononcé ce mot.
En arrivant jeudi, elle avait laissé entendre que l'université 2012 devait être sa dernière au poste qu'elle occupe depuis 2008, ayant maintes fois dit sa volonté de ne pas briguer de nouveau mandat au prochain congrès, à Toulouse en octobre.
Hélène Tonneillier et Sergio Rosenstrauch
Elle a demandé aux militants, les remerciant et avec de légers trémolos dans la voix, d'être "militants plus que jamais pour transformer l'espoir qui s'est levé en 2012", réclamant que François Hollande fasse "deux quinquennats".
Défendant son bilan à la tête du parti - sous les "merci Martine" scandés par les jeunes socialistes -, la patronne de Solférino a fixé à la future équipe dirigeante un cap à tenir.
"Quatre exigences", selon elle: le "soutien au président et au gouvernement" d'abord. Puis la "réflexion", la "rénovation" (nouvelles équipes, "nouvelles manières de
militer") et enfin "l'européanisation" du PS.
"On voit bien que ce n'était pas un discours donnant rendez-vous l'année prochaine", a souligné devant la presse Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture.
Aucun mot, toutefois, sur son successeur. Les prétendants tenant la corde, Harlem Désir, numéro deux du parti, et Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, étaient proches d'elle, au premier rang, dans la salle, dimanche. L'un comme l'autre ont fait très discrètement campagne pendant ces trois jours.
"Nous devons maintenant choisir dans l'unité un successeur", a déclaré le Premier
ministre, Jean-Marc Ayrault, dans une interview au JDD, ajoutant qu'il "contribuerait
à ce choix", au côté de Mme Aubry.
Un rendez-vous de "transition"
Le nom de son successeur sera connu très prochainement, au plus tard le 11 septembre à minuit, veille d'un conseil national du PS devant entériner les motions préparant le congrès. Claude Bartolone, président de l'Assemblée, est le seul à s'être prononcé publiquement, en faveur de M. Cambadélis.
Le cru "historique" de La Rochelle 2012, celui du retour au pouvoir après dix ans d'opposition, fut marqué par le "travail", le "sérieux", ont martelé en boucle ténors et membres du gouvernement ayant fait le déplacement, voulant afficher "unité" et "rassemblement".
Une édition disciplinée, donc, le chef du gouvernement demandant notamment à l'aile gauche du parti comme aux écologistes défavorables au Traité budgétaire européen de faire preuve d'"esprit de discipline", justement, et de venir consolider la majorité" autour de François Hollande en le ratifiant.
Les débats ont-ils été atones ? "Les Français ne comprendraient pas que le PS ait de grands débats alors qu'Hollande vient d'être élu", a relevé François Rebsamen, proche du chef de l'Etat. A l'approche d'un nouveau congrès, c'était un rendez-vous de "transition", selon Alain Bergounioux, spécialiste de l'histoire du PS.
"C'est parce qu'on est peut-être trop unis que vous êtes très déçus", a raillé Martine Aubry devant les médias.
Emmanuel Maurel, en charge de l'organisation de cette grand-messe, a loué les socialistes "au travail", tandis qu'à l'UMP on "se regarde le nombril". "Ils sont dans la génuflexion les uns par rapport aux autres", a asséné Mme Aubry, au moment où Jean-François Copé et François Fillon comptaient leurs soutiens dimanche au top départ officiel de leur bataille pour la présidence de l'UMP.
Enfin, l'édition 2012 a été marquée par l'absence de Ségolène Royal et la mise à l'écart de son tombeur aux législatives, Olivier Falorni, qui a dit "son pincement au coeur" de ne pas participer aux travaux.
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