Le corps de Stijn Saelens, disparu début février, a été retrouvé ce vendredi.
Le mystère entourant la disparition d'un jeune châtelain belge s'est en grande partie résolu vendredi avec la découverte de son corps dans un bois situé à proximité d'un chalet d'un proche de son beau-père, plus que jamais soupçonné d'avoir commandité son meurtre.
Le 31 janvier, Stijn Saelens, un agent immobilier de 34 ans père de quatre jeunes enfants, s'était évanoui de son château de Wingene, dans la région de Bruges (nord-ouest).
Ce jour-là, sa femme, Elisabeth Gyselbrecht, avait découvert dans l'entrée de leur gentilhommière une grande flaque de sang appartenant à son mari, ainsi qu'une douille de balle de neuf millimètres.
Depuis, le châtelain au look BCBG n'avait plus donné signe de vie. Son passeport avait été retrouvé et ses cartes bancaires n'avaient pas été utilisées, laissant présager du pire.
La Protection civile et la "cellule disparition" de la police fédérale ont confirmé ces craintes en découvrant vendredi à la mi-journée le corps du jeune homme, dissimulé dans un puits ou enterré dans un trou, dans un bois de de Maria-Aalter, à une dizaine de kilomètres de son domicile, selon les premiers éléments révélés par les télévisions
flamandes VTM et VRT.
Cette découverte tend à prouver que la piste du complot familial, privilégiée dès le départ par les enquêteurs malgré le manque de preuves matérielles, était la bonne.
Le bois de Maria-Aalter, lieu de la découverte du corps, pointe en effet tous les regards vers la belle-famille du jeune châtelain, avec laquelle il était en conflit.
Dès le lendemain de la disparition du jeune homme, son beau-père et son beau-frère Peter avaient bien été interpellés, mais ils avaient été libérés après 24 heures, faute de preuves.
Le 4 février, Pierre Serry était à son tour arrêté, ainsi que quatre Tchétchènes. Ces derniers avaient déjà été appréhendés à Wingene peu avant la disparition de Stijn Saelens lors d'un contrôle de routine. Un papier sur lequel figurait le nom de Pierre Serry ainsi qu'un plan du château avaient été retrouvés sur eux. Malgré ces éléments troublant, Serry et les Tchétchènes étaient eux-aussi libérés dès le lendemain.
Mercredi, les enquêteurs ont toutefois spectaculairement réactivé la piste familiale en interpellant à nouveau André et Peter Gyselbrecht, Pierre Serry et trois des quatre Tchétchènes.
Après un long interrogatoire, le juge d'instruction a décidé jeudi d'inculper d'"assassinat" les Gyselbrecht père et fils, soupçonnés d'être les donneurs d'ordre, et leur ami Pierre Serry. Le juge avait en revanche remis en liberté les Tchétchènes.
Jeudi soir, l'avocat d'André Gyselbrecht, Jef Vermassen, expliquait que celui-ci niait avoir fait tuer son beau-fils et que le différend entre eux s'était aplani après que le jeune châtelain ait renoncé à emmener ses enfants en Australie.
C'est finalement Pierre Serry qui pourrait avoir débloqué l'affaire. Selon les médias belges, il a été aperçu dans une voiture de police le conduisant dans les bois de Maria-Aalter vendredi, peu avant la découverte du corps.
Selon VTM, les Tchétchènes ayant été mis hors de cause, les enquêteurs recherchent à présent activement les exécutants du meurtre, afin de lever les derniers voiles d'un mystère qui a intrigué la Belgique pendant près de trois semaines.
A lire aussi :
L'étrange disparition d'un châtelain