L'enquête sur le bizutage d'un étudiant en médecine s'oriente vers un abandon de la qualification de viol.
Le parquet de Lille a indiqué mardi qu'il s'orientait vers un abandon de la qualification de viol au terme de l'enquête sur le bizutage d'un étudiant en médecine de l'université de Lille-2, une pratique qui perdure malgré son interdiction légale, selon l'Unef.
"On était parti sur des faits de viol parce que ce qui nous avait été dénoncé avait vraisemblablement l'air d'un viol. Mais à la suite des auditions de plusieurs personnes, on pourrait requalifier les faits en bizutage", a expliqué une porte-parole du parquet. "Si c'étaient des jeux consentis entre adultes, on ne peut pas les qualifier de viol. Mais on peut les qualifier de bizutage : là, le consentement n'est pas nécessaire", a-t-elle ajouté.
A l'issue de l'enquête, le parquet décidera de la qualification pénale des faits, celle de viol devant impliquer la notion d'absence de consentement, et de l'opportunité de poursuivre.
Le délit de bizutage, constitué que la victime soit consentante ou pas, est passible de six mois d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende. Le parquet avait annoncé jeudi avoir ouvert une enquête préliminaire pour viol lors d'un bizutage le 19 septembre d'un étudiant en médecine de l'université Lille-2 qui n'a pas porté plainte et a déclaré être consentant.
"Mettre un terme définitif à ces pratiques"
Dans un communiqué diffusé mardi, l'Unef, première organisation étudiante, a appelé les établissements d'enseignement supérieur et les acteurs publics à mettre "un terme définitif à de telles pratiques" et à prendre "des sanctions contre les organisateurs de ces événements". Bien qu'interdites depuis la loi du 17 juin 1998, "les pratiques de bizutage existent encore au sein de nos universités", a déploré l'organisation étudiante.
Elle a dénoncé "ces intégrations", qui n'en ont que le nom et qui sont trop souvent le théâtre de pratiques et de discours sexistes et homophobes, d'humiliations, de traitements dégradants, voire de viols". "Même consentants, les étudiants qui subissent le bizutage sont soumis à une pression de groupe qui les force à se mettre dans des positions humiliantes, et qui les pousse à ne pas les dénoncer", a-t-elle ajouté.
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