Bruay-en-Artois, une affaire de lutte des classes

Une association choisit l'arrestation du notaire comme date clé de l'affaire de Bruay-en-Artois.

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Pour tout le monde ou presque, la date anniversaire de l'affaire de Bruay-en-Artois, c'était le 6 avril.
Ce jour là, il y a quarante ans, le corps sans vie de Brigitte Dewèvre, adolescente de 15 ans et demie, était retrouvé dans un terrain vague.

Très vite, les soupçons du juge Henri Pascal, saisi de l'affaire, se portent sur le notaire Pierre Leroy, au nom d'« un faisceau de présomptions graves et concordantes » : les explications évasives de l'intéressé au sujet de son alibi et sa présence aux alentours des lieux du crime au moment des faits.

Le 13 avril 1972, le notaire est inculpé.

Mais il sort libre de prison trois mois plus tard. Quant au juge Henri Pascal, le "petit juge" comme on le surnomme à l'époque, il est dessaisi de l'affaire.


A l'époque, ils sont nombreux à s'être élevés contre "une justice de classe", qui protège les puissants" et les pare d'impunité.

C'est encore le sentiment de l'association des Amis de Joseph-Tournel, du nom d'un ancien militant ouvrier, caution ouvrière de la Gauche prolétarienne, une des branches maoistes de l'époque.

Symboliquement, elle a choisi de commémorer la date anniversaire de l'arrestation  du notaire Pierre Leroy, le notable de l'affaire, le 13 avril 1972 donc.

Demain vendredi, à 18h30, ses membres seront rassemblés rue de Ranchicourt, la rue où a été retrouvé le corps de Brigitte Dewèvre, « pour dénoncer une justice de classes qui encore aujourd'hui sert les intérêts des puissants », selon son porte-parole, Jacques Kmieciak. 

"Nous voulons témoigner du fait que le peuple des mines n'a pas oublié, qu'il n'était pas dupe de la justice rendue à l'époque", poursuit-il, avant d'affirmer :  "L'instruction n'a jamais été menée à son terme car des pressions sont venues du plus haut niveau de l'Etat".

De fait, l'affaire sera classée sans suite.

Mais l'association des Amis de Joseph-Tournel se défend d'être tournée vers le passé, même si sa vocation première est de creuser les thèmes abordés par leur héros ouvrier, mineur licencié dans la foulée des grèves de 1948. Selon Jacques Kmieciak : "Des syndicalistes qui prennent des coups, alors que leur patrons se vautrent dans leurs turpitudes, il y en a tout les jours".

L'association des Amis de Joseph-Tournel proposera la semaine prochaine un débat sur l'histoire et le rôle joué par la Gauche prolétarienne au moment de l'Affaire de Bruay-en-Artois.

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