Carlton : nouvelle demande de dessaisissement

Me Eric Dupond-Moretti, avocat de David Roquet, a déposé lundi une demande de dessaisissement des magistrats.

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Me Eric Dupond-Moretti, conseil de l'ex-dirigeant d'une filiale d'Eiffage, David Roquet, mis en examen dans l'affaire dite du Carlton de Lille, a déposé lundi une demande de dessaisissement des magistrats qui instruisent ce dossier, a-t-on appris mardi auprès de l'avocat.



L'avocat a demandé au procureur général de Douai de saisir la chambre criminelle de la Cour de cassation d'une requête en dépaysement du dossier, a-t-il indiqué à l'AFP, confirmant des informations de presse.
Le parquet général a dix jours pour statuer sur cette demande, qui est "à l'examen", selon une source judiciaire.


Dans sa requête, Me Dupond-Moretti estime que les juges d'instruction "font preuve de déloyauté". La défense de M. Roquet, remis en liberté vendredi dernier, a également "la certitude que des procès-verbaux lui sont cachés".
Dans une ordonnance du 19 décembre, la juge Stéphanie Ausbart écrit que "les contenus des investigations actuellement en cours ne sont, pour leur part, pas connus des parties, et partant, du public", relève Me Dupond-Moretti.
L'avocat estime que la juge souhaitait alors que son client reste en détention "à raison d'investigations connues d'elle seule", évoquant des auditions mentionnées par la presse. "La moindre des choses, c'est de communiquer l'ensemble du dossier aux parties", a-t-il déclaré à l'AFP.


Deuxièmement, il estime que "les juges n'ont pas respecté des règles élémentaires de droit", jugeant "abusive" l'utilisation de la notion de bande organisée dans la qualification des faits de proxénétisme, ce qui induit une qualification criminelle selon lui artificielle, permettant l'invocation du trouble à l'odre public pour maintenir M. Roquet en détention. Il reproche aux magistrats d'avoir également reporté l'intervention des avocats lors des gardes à vue. Enfin, il dénonce une "dérive +puritaniste+ extrêmement inquiétante" dans ce dossier, jugeant que les magistrats "ont délibérément décidé de placer la morale au centre de leur réflexion" et notamment posé des "question déplacées et orientées" à M.
Roquet sur sa sexualité.

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