L'ex-directeur d'une filiale d'Eiffage mis en examen dans l'affaire Carlton, veut attaquer son ancien employeur.
David Roquet, ex-directeur d'une filiale du groupe Eiffage mis en examen dans l'affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille, s'apprête à attaquer son ancien employeur devant les prud'hommes, a annoncé vendredi à l'AFP son avocat, Me Stefan Squillaci.
Cet ancien directeur de Matériaux enrobés du Nord (MEN) va poursuivre son ancienne société, et veut demander environ 900.000 euros, selon l'avocat, qui va saisir les prud'hommes de Lens (Pas-de-Calais) la semaine prochaine.
Son client, qui avait été embauché en 1993 par une société par la suite absorbée par le groupe Eiffage et devenue MEN, estime avoir été "lynché médiatiquement" et "abandonné", a déclaré Me Squillaci. "On ne désespère pas de trouver un accord", a-t-il ajouté, rappelant que la procédure prud'homale passe dans un premier temps par un "bureau de conciliation".
Mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée, escroquerie et abus de confiance, David Roquet est soupçonné d'avoir réglé, au titre de frais professionnels, des dépenses liées à des soirées libertines avec des prostituées, auxquelles l'ancien directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn aurait participé. Contrairement à ce qu'affirme son employeur, M. Roquet écrivait dans une lettre du 22 décembre que celui-ci connaissait "parfaitement" la nature de ses dépenses, qu'il n'avait "jamais" cherché à dissimuler. Son supérieur hiérarchique, directeur régional d'Eiffage TP Nord, également licencié, a été placé en garde à vue lundi, sans faire l'objet de poursuites.
Selon le directeur général d'Eiffage, Pierre Berger, qui avait décrit M. Roquet comme "un cadre qui a perdu pied", un audit interne a mis en évidence 50.000 euros de dépenses indues liées à cette affaire. "Toutes les dépenses engagées pour les sorties avec DSK, c'était contrôlé", selon Me Squillaci, affirmant que "pas un centime" d'Eiffage ou de Matériaux enrobés du Nord n'avait en revanche servi à rémunérer des prostituées. Les femmes accompagnant M. Roquet n'étaient jamais présentées comme des prostituées. "Il a toujours laissé croire que c'était des libertines, surtout à DSK, il n'aurait pas apprécié", a souligné l'avocat, ajoutant que son client affirme qu'il n'y a "jamais eu de contrepartie" à ces soirées.
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