Le juge le plus opposé à Florence Cassez est partant. Deux juges libérales sont candidates. Bon signe pour la française.
Le président mexicain Felipe Calderon a entamé cette semaine la procédure visant au remplacement de deux juges de la Cour suprême, partants au 30 novembre, ce qui pourrait avoir des conséquences pour la française Florence Cassez, emprisonnée depuis près de 7 ans dans ce pays.
Comme le prévoit la Constitution, le président a envoyé au Sénat deux listes, comportant chacune trois noms, afin que la Chambre haute choisisse à la majorité des deux tiers les deux futurs membres de la plus haute instance juridique du pays.
Ortiz, le juge le moins favorable à Florence Cassez, remplacé par une juge libérale ?
Parmi les deux partants figure le juge Guillermo Ortiz Mayagoitia qui s'était prononcé le 21 mars, lors de la discussion de l'affaire Cassez par la Première chambre de la Cour, contre toute forme d'annulation de la condamnation de la Française à 60 ans de prison pour enlèvements.
La liste des trois candidats au remplacement du juge Ortiz présentée par le président Calderon comprend exclusivement des magistrats en exercice, un homme et deux femmes: Manuel Baraibar Constantino, Emma Meza Fonseca et Rosa Maria Temblador Vidrio. Ces deux dernières ont la réputation de juges "libérales".
Le défenseur mexicain de la Française, Me Agustin Acosta, a déclaré à l'AFP que cette liste "des candidats à ma Cour suprême est un bon signe".
Enjeu : reconnaitre les irrégularités de la procédure et envisager une libération
Lors de la réunion sur l'affaire Cassez du 21 mars, le juge rapporteur Arturo Zaldivar avait proposé la libération immédiate de la Française en raison des "irrégularités graves" ayant entaché la procédure. Le juge avait en particulier estimé que l'arrestation de la Française le 9 décembre 2005 dans un ranch des environs de Mexico, en compagnie de son ex-compagnon Israel Vallarta, diffusée en direct par deux grandes chaînes de télévision, avait été "une mise en scène contraire à la réalité" organisée par l'Agence fédérale d'investigation (AFI). Florence Cassez avait été arrêtée à un autre moment et dans un autre lieu.
Quatre des cinq juges avaient reconnu l'existence de ces irrégularités, à l'exception du juge Ortiz. La Première chambre n'avait toutefois pas pris de décision, seuls deux juges ayant voté pour sa libération immédiate.
Nouveau rapport, nouvelle étude du cas
Faute de majorité, la rédaction d'un nouveau rapport sur l'affaire a été confiée à la juge Olga Sanchez, également favorable à la libération de Florence Cassez.
Selon des sources proches du dossier, la nouvelle étude du cas de la Française pourrait n'intervenir qu'après le 1er décembre, date de l'arrivée d'un nouveau juge à chambre Première et de l'arrivée à la présidence mexicaine du président élu Enrique Peña Nieto.
François Hollande sur le coup
Le cas de Florence Cassez devrait être évoqué entre François Hollande et le président élu lors de la visite que doit effectuer ce dernier à Paris, les 17 et 18 octobre, dans le cadre d'une tournée européenne.
Le président français a, à plusieurs reprises, exprimé la continuité de la politique française de soutien à Florence Cassez, dans le respect de l'indépendance de la justice mexicaine.
Enrique Peña Nieto a de son côté souhaité une amélioration des relations diplomatiques avec la France. Ces relations avait connu en février 2011, après la condamnation définitive de la Française par la justice ordinaire, une crise ayant abouti à l'annulation de l'année du Mexique en France par le gouvernement mexicain, après la décision de Nicolas Sarkozy de dédier cet événement à Florence Cassez.
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