Le chantier, 2e plus gros projet industriel de France, doit permettre à EDF de se renforcer sur le marché du gaz.
Plusieurs fois reporté, le chantier du terminal méthanier de Dunkerque, deuxième plus gros projet industriel de France qui doit permettre à EDF de se renforcer sur le marché du gaz, a été lancé vendredi par son PDG Henri Proglio.
Ce projet d'un milliard d'euros doit permettre à l'électricien français de sécuriser l'approvisionnement de ses centrales de production électrique à partir de gaz, tout en lui ouvrant les portes des marchés du Nord-Ouest de l'Europe grâce à des
raccordements avec la France mais aussi la Belgique.
"Le terminal est parfaitement situé, sur une zone stratégique du Nord-Ouest de l'Europe", a déclaré Henri Proglio, en visitant le chantier - seulement devancé par celui du réacteur nucléaire EPR de Flamanville - du terminal dont il a posé la première pierre.
"Le projet est cohérent", a-t-il poursuivi. "Le gaz nous sert essentiellement à fabriquer de l'électricité (..). Le groupe avait besoin d'une infrastructure qui lui donne une liberté en termes d'approvisionnement en gaz, de capacités de stockage et une plus grande flexibilité pour faire face notamment aux pics de consommations hivernales".
"C'est un équipement qui permet au groupe de construire une stratégie gazière",
a-t-il ajouté.
Un projet d'un milliard d'euros
Le financement du projet est réparti entre EDF (65%) et ses partenaires, le gestionnaire du réseau belge de transport de gaz Fluxys (25%) et le pétrolier Total (10%), réunis au sein de la société Dunkerque LNG. Au milliard d'euros, s'ajoutent 150 millions d'euros pour le chantier portuaire, initié en septembre 2011 et financé par le port de Dunkerque, et 80 millions d'euros pour les raccordements.
Cette installation permettra d'accueillir et de décharger des navires méthaniers, le gaz naturel liquéfié étant regazéifié avant d'être injecté dans le réseau de transport. Ce terminal sera le quatrième en France, à côté de celui de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et des deux de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).
"Nous avons déjà très significativement renforcé notre présence dans ce secteur-là
(gazier, ndlr) avec la prise de contrôle de l'italien Edison" cette année, a souligné Henri Proglio : "nous avons un terminal en Italie et bientôt un à Dunkerque".
La mise en service du terminal est prévue fin 2015
Situé sur une superficie de 56 hectares, dont 20 gagnés sur la mer, il aura une capacité annuelle de regazéification de 13 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié, soit environ 20% de la consommation annuelle française et belge de gaz naturel.
Il pourra accueillir quelque 80 méthaniers par an et comprendra trois réservoirs de stockage d'une capacité de 190.000 m3 chacun. Les eaux chaudes de la centrale nucléaire de Gravelines seront acheminées pour la regazéification. Initié dès 2006, le projet avait plusieurs fois été reporté jusqu'à la conclusion d'un accord entre EDF et Total en 2010, en pleine polémique sur la fermeture de la raffinerie du pétrolier à Dunkerque, dont il a été présenté comme une compensation industrielle. Le montage financier a été bouclé en juin 2011.
Les travaux mobiliseront jusqu'à 1.200 personnes, mais le terminal ne créera qu'une soixantaine d'emplois directs et environ 100 indirects en période d'exploitation.
Le trafic portuaire devrait augmenter de plus de 7%. "Ce projet est aussi un allié de poids pour le rayonnement économique de tout un territoire" sinistré en termes d'emploi, a déclaré M. Proglio. "Aujourd'hui, je suis un responsable heureux. Je me suis battu pour l'avoir (le terminal)", a souligné Michel Delebarre, sénateur-maire de Dunkerque.