L'ancien maire d'Hénin-Beaumont décrit dans un livre des malversations dans le financement du PS 62.
L'ancien maire d'Hénin-Beaumont Gérard Dalongeville décrit dans un livre à paraître jeudi (Rose Mafia, éditions Jacob-Duvernet) des malversations dans le Pas-de-Calais, destinées selon lui à financer la fédération PS.
Revenant en détail sur ses précédentes accusations émises dans des lettres adressées à la justice qui ont entraîné une enquête préliminaire, il décrit le "fonctionnement du système de corruption organisé par les élus socialistes", les "marchés (...) organisés, truqués, arrangés".
"C'est un véritable système qui a été mis en place dans le Pas-de-Calais, alimentant les finances du PS local, apportant de l'argent pour financer le fonctionnement quotidien de la fédération et les campagnes électorales", écrit-il. Selon lui, "la Soginorpa", organisme qui a hérité de la gestion de 62.000 logements miniers et la société d'économie mixte Adévia "constituent deux outils clés du système régional de financement politique, du système de financement du PS, via (Jean-Pierre) Kucheida", le député-maire de Liévin.
Il dénonce autour de ces deux organismes, un "système organisé" "et toute la palette des détournements et autres fraudes qu'on puisse imaginer : emplois fictifs, commissions sur les attributions des marchés, enveloppes de billets données de la main à la main par des dirigeants d'entreprises pour remporter des appels d'offres, doubles facturations et surfacturations avec rétro-commissions, chèques déposés par des entreprises sur des comptes au Luxembourg, mais encore corruption et achat de la complaisance d'un magistrat du tribunal correctionnel..."
L'ancien élu mis en examen dans une affaire de fausses factures puis révoqué affirme que le juge Pierre Pichoff, président d'audiences correctionnelles à Béthune et qui a été mis en examen pour corruption, devait toucher "60.000 euros, apportés par les amis socialistes reconnaissants" pour "obtenir la complaisance" du magistrat. M. Dalongeville affirme que "l'argent en espèce provenant des entreprises est transformé en dons de militants, d'amis, dans le respect le plus strict du cadre légal". Afin d'éviter d'attirer l'attention de la commission des comptes de campagne, les petites sommes étaient privilégiées: "un militant (...) va donc faire un don de 100, 500 ou 1.000 Francs, et l'entreprise va déposer sur son compte la somme correspondante", écrit-il.
Ne craignant pas d'éventuels procès en diffamation, M. Dalongeville dit avoir des "preuves" et avertit que les conclusions des enquêtes en cours menées par le police "seront terribles". L'ancien premier secrétaire du PS, candidat à la présidentielle François Hollande et l'actuelle patronne du parti Martine Aubry "ont été alertés à de nombreuses reprises sur les irrégularités existant dans la gestion financière de la fédération du Pas-de-Calais", selon lui.
Mi-décembre, la fédération PS du Pas-de-Calais avait dévoilé ses finances, assurant qu'elles n'avaient "aucune origine douteuse". Le président du conseil régional Daniel Percheron avait quant à lui déclaré que le PS 62 était "d'une propreté indiscutable".
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