Cette perquisition est liée à une plainte de 3 salariés qui disent avoir été exposés à des produits toxiques.
Une perquisition a eu lieu ce matin à la Française de Mécanique, fabricant de moteurs pour Peugeot et Renault, basé à Douvrin (près de Lens).
Un juge d'instruction du tribunal de Béthune accompagné de policiers s'est rendu sur place pour "visiter" les ateliers et recueillir des documents autour notamment des règles d'hygiène.
Cette perquiistion s'effectue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "blessures involontaires et administration de substances nuisibles". En 2009, 3 salariés de du sous-traitant automobile de Douvrin et la veuve d'un employé avaient déposé plainte.
Il se disent atteints de cancers qui seraient liés à une exposition à des produits toxiques, Et dénoncent leurs conditions de travail. Ils auraient été intoxiqués notamment par du formaldéhyde, reconnu cancérigène depuis 2004.
Selon l'avocate des salariés, maître Blandine Lejeune, l'affaire est de grande ampleur. En 2009, elle déclarait qu'un rapport interne à la Française de Mécanique notait "que 1500 des 4000 salariés étaient exposés à un risque de maladie professionnelle".
Selon Jean-Luc Lenglen, président de l'association Agir pour la prévention des maladies professionnelles (APMP), des plaintes ont été déposées pour les cas de six salariés au total. Les pathologies de deux d'entre eux, toujours en vie, et d'un troisième, décédé, ont été reconnues comme maladie professionnelle par la sécurité sociale, a-t-il affirmé. Des procédures sont en cours à cet égard concernant un salarié en vie et deux salariés décédés, a-t-il précisé.
Selon un porte-parole de la Française de mécanique, filiale de PSA et Renault à parts égales, les policiers se sont fait remettre des documents relatifs aux politiques de sécurité et de santé dans l'entreprise. La perquisition s'est déroulée courtoisement, selon le porte-parole, qui n'a pas souhaité faire d'autre commentaire.