Le Monde publie des extraits de procès-verbaux de la garde à vue de DSK à Lille les 21 et 22 février dernier.
Dominique Strauss-Kahn a estimé avoir été "naïf" en n'ayant pas reconnu comme prostituées les jeunes femmes qu'on lui avait présentées pour des rencontres libertines, indique Le Monde mercredi sur son site internet, citant des procès-verbaux de sa garde à vue à Lille.
"En y réfléchissant maintenant, je pense que j'ai été naïf", a déclaré DSK aux enquêteurs, au cours de sa garde à vue des 21 et 22 février, à propos de son ignorance que ses amis organisaient des soirées spécialement pour lui, avec le concours d'escort-girls. "En ce qui me concerne, je n'interroge pas les gens sur leur vie privée", a-t-il indiqué ironiquement pour justifier son manque de curiosité à ce sujet.
L'ancien ministre socialiste a également refusé de donner l'identité des participantes à ces rencontres à Paris, Bruxelles ou Washington, "compte tenu de l'absence du secret de l'instruction dans cette procédure". Il a affirmé qu'il n'y avait, au cours de ces soirées libertines, "jamais eu de relation contrainte ou imposée". Il a donc qualifié de "mensonge", "erreur" ou "pression" les déclarations de l'une des prostituées à la police belge, affirmant s'être opposée en vain, au cours d'une soirée organisée en décembre à Washington, à certaines pratiques, sans toutefois avoir jamais déposé plainte pour viol.
M. Strauss-Kahn a également démenti d'autres déclarations de cette prostituée qui avait affirmé qu'il s'était enquis des tarifs d'une de ses collègues, ce qui aurait constitué une reconnaissance implicite de son activité. L'ex-patron du FMI a en revanche admis comme "inconvenant et inapproprié" d'avoir utilisé dans des SMS le mot "matériel" pour désigner des personnes de sexe féminin devant participer à des parties fines. Ce vocabulaire n'est, selon lui, "pas très sophistiqué", mais "lorsqu'il y a plusieurs personnes, c'est plus rapide d'employer un mot qu'une liste de prénoms".
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