Dominique Strauss-Kahn est arrivé à la gendarmerie de Lille peu avant 9h. Il a été placé en garde à vue.
L'audition de l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn a commencé vers 9h. Il a été placé en garde à vue pour "complicité de proxénétisme" et "recel d'abus de biens sociaux" dans l'affaire dite du Carlton, a-t-on appris auprès du parquet.
Il est interrogé sur sur son rôle dans cette affaire de proxénétisme, par 4 enquêteurs de la Police Judiciaire de Lille. La directrice adjointe de la PJ, Magalie Caillat est également présente. Ce qui souligne le caractère exceptionnelle de cette garde à vue.
Des enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) sont également arrivés sur place. Ils sont venus de Paris, et s'occuperont sans doute du volet «abus de bien sociaux».
DSK est arrivé à bord d'une 607 aux vitres teintées. Il n'est pas descendu de voiture contrairement à ce qui était prévu. Normalement, les personnes convoquées ne peuvent rentrer leur voiture dans la gendarmerie. Mais les gendarmes, au dernier moment, ont décidé de faire une exception pour M.Strauss Kahn, afin de lui éviter la "cohue" de la soixantaine de journalistes présents.
Photos : Emmanuel Pall/France 3 Nord-Pas-de-Calais
L'ancien ministre socialiste peut être assisté d'un avocat en garde à vue. Celle-ci peut théoriquement durer 96 heures mais ne devrait pas excéder 48 heures, a-t-on expliqué de source proche du dossier.
L'ex-ministre socialiste devrait notamment être interrogé au sujet de soirées libertines auxquelles il a pris part, notamment à Paris et Washington, afin de déterminer s'il savait que les femmes qui y participaient étaient des prostituées.
Plusieurs déplacements de celles-ci ont été organisés et financés par deux entrepreneurs du Pas-de-Calais, Fabrice Paszkowski, responsable d'une société de matériel médical, et David Roquet, ancien directeur d'une filiale du groupe de BTP Eiffage, Matériaux
enrobés du Nord.
Le dernier de ces voyages a eu lieu du 11 au 13 mai dans la capitale américaine, à la veille de l'arrestation de DSK dans l'affaire du Sofitel de New-York.
Si les juges d'instruction estimaient les charges suffisantes à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn, il pourrait être poursuivi pour complicité de proxénétisme et recel d'abus de biens sociaux. Ce dernier chef impliquerait que DSK ait eu connaissance de l'éventuelle origine frauduleuse des dépenses dont il aurait bénéficié.
La question d'éventuelles contreparties à ces soirées devrait également lui être posée. Selon les avocats de MM. Paszkowski et Roquet, leurs clients ont répondu par la négative à cette question.
DSK avait demandé à deux reprises à être entendu dans cette affaire, dans laquelle huit personnes ont été mises en examen, parmi lesquelles trois responsables du Carlton de Lille, un avocat et le chef de la Sûreté départementale du Nord, le commissaire Jean-Christophe Lagarde.
A lire aussi :