L'expérimentation sur l'injection d'hydrogène lancée ce mercredi pourrait avoir lieu à Dunkerque.
L'Etat a donné mercredi un coup d'accélérateur à la filière naissante du stockage d'énergie via l'hydrogène, en soutenant dans le cadre des investissements d'avenir un projet mené par GDF Suez, qui vise à tester son usage dans les transports et l'habitat à l'échelle d'un quartier. La participation financière de l'Etat au projet, dont le coût total s'élève à 15 millions d'euros, n'a pas été précisée.
Ce programme ambitieux vise à valoriser l'électricité "verte" en produisant de l'hydrogène injectable dans du gaz naturel à usage résidentiel et automobile. Cela revient à combiner à l'échelle d'un quartier la production d'électricité à partir d'éoliennes, son stockage sous forme d'hydrogène, et l'injection ultérieure de l'hydrogène ainsi produit dans des réseaux de gaz naturel.
Concrètement, l'entreprise McPhy fournira à GDF Suez deux systèmes de stockage d'hydrogène: l'un (un réservoir de 150 kg d'hydrogène) alimentera une flotte de bus roulant à l'Hythane, un mélange de gaz naturel et d'hydrogène. L'autre (un réservoir de 24 kg) sera couplé à un réseau de gaz naturel desservant des habitations, pour des usages résidentiels classiques (chauffage, cuisson...). Selon GDF Suez et l'Ademe, les marchés de l'hydrogène pourraient générer un chiffre d'affaires annuel de 5 à 40 milliards d'euros par an d'ici 10 à 15 ans. Ce potentiel est toutefois encore très incertain, car le coût de ces technologies est pour l'instant largement prohibitif, et elles ne décolleront que lorsqu'il aura suffisamment diminué.
Le projet devrait être lancé à la fin du premier trimestre 2013 et commencera par une phase d'études de deux ans, suivie d'une phase de démonstration sur cinq ans des deux usages de l'injection d'hydrogène, résidentiel et automobile.
Le choix de l'éco-quartier où sera réalisée cette expérimentation n'a pas encore été dévoilé, mais selon des spéculations récurrentes, il pourrait s'agir de Dunkerque.