Evacuation de Roms à Lille : beaucoup de réactions

Tardive, insuffisante, écoeurante ou révoltante : l'expulsion des Roms d'Hellemmes fait réagir jsuqu'au niveau national.

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Les deux camps de Roms d'Hellemmes, entre Lille et Villeneuve-d'Ascq, ont été démantelés jeudi. Un autre camp a aussi été démantelé aujourd'hui à Lyon. Là-bas, des dizaines de Roms ont pris un charter dès cet après-midi, direction la Roumanie. Selon les autorités, ils étaient tous volontaires. Mais les protecteurs des Roms parlent d'une expulsion déguisée de 240 individus. Les mêmes redoutent que ce sort soit également réservé aux Roms d'Hellemmes.

Ce midi, Yann Lafolie, membre du collectif Solidarité Roms, était l'invité de votre édition régionale. Il a exprimé son écoeurement, se sentant manifestement trahi par la municipalité socialiste de Lille.

Jeudi après-midi, les réactions se sont multipliées aux niveaux local et national.

LA JUSTIFICATION DES SOCIALISTES LOCAUX

Maryvonne Girard, 1ère adjointe au maire de Villeneuve d'Ascq en charge de la sécurité (proche PS) : le moment était venu !

« La tension avec tous les Villeneuvois était devenue intenable », au bout de « deux ans et demi de nuisances ».

Michel-François Delannoy, premier vice-président de la Communauté urbaine de Lille : c'est pire ailleurs !

« Nous avons pris des initiatives qu'aucune autre agglomération en France n'a prise : les villages d'insertion, la mobilisation des moyens d'hébergement d'urgence en lien avec l'Etat, etc. Nous avons délibéré pour aménager des sites, ce que nous ferons prochainement. Si on veut continuer à ce que ce soit toujours les mêmes territoires qui font les plus grands efforts, qui traitent toutes les situations, là on arrive à un point de rupture. »

Après le discours très controversé de Nicolas Sarkozy, alors chef de l'Etat, en juillet 2010 à Grenoble, LMCU avait établi un moratoire des expulsions, prévoyant toutefois des exceptions, notamment en cas de péril pour les habitants des campements.

CEUX QUI APPROUVENT, MAIS…

Eric Ciotti, secrétaire national de l'UMP à la sécurité (communiqué) : tardif !

« Manuel Valls [le ministre de l’Intérieur, ndlr] a décidé de poursuivre le démantèlement des camps de Roms. C'est une mesure juste et légitime, tant ces lieux n'ont pas leur place sur le territoire de la République. [Il] fait enfin preuve de lucidité, mais celle-ci est bien tardive […]. Avec quelques années de retard, les socialistes reconnaissent ainsi que la politique du précédent gouvernement était la seule adaptée pour faire face à cette situation. »

Marine Le Pen, présidente du Front national (communiqué) : insuffisant !

« Les démantèlements des camps de Roms sont évidemment nécessaires, nous le disons depuis des années, parce que ces camps sont indignes de notre pays et insupportables pour les riverains. Mais ce ne sont pas quelques expulsions le temps d'un été qui changeront quoi que ce soit au problème. Année après année, les Français se rendent compte en effet que ces opérations menées sous les caméras de télévision ne mènent à rien : les Roms sont toujours plus nombreux, les campements sont toujours là, et ils ont même tendance à se multiplier. La véritable solution passe naturellement par la maîtrise de nos frontières. Et c'est ce point essentiel que ni le PS ni l'UMP ne veulent aborder. »

CEUX QUI DESAPPROUVENT

Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de Gauche (BFM-TV/RMC) : dans les pas de Sarkozy !

« Je préfèrerais que la gouvernement applique avec une grande rigueur une politique contre les licenciements plutôt que de se mettre dans les pas du précédent [en] pointant du doigt une population comme les Roms. Je ne pense pas que ce soit les solutions [...] Je ne crois pas que ce soit en retenant des mesures de ce type-là et en essayant de communiquer dessus [que le problème va être régler]. [Je plaide pour] une politique qui appréhende de manière globale le problème de ces migrants de l'intérieur que sont les Roms. Il faut qu'ils puissent vivre dignement dans ce pays. »

Roseline Tiset, de la Ligue des droits de l'Homme : inconcevable !

« Ce qui est inconcevable pour nous, c'est qu'on jette les gens sans leur dire où ils peuvent aller. On attendait mieux suite aux déclarations du président Hollande. »

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