Les entreprises appartenant à la famille Mulliez forment-elles un groupe ? La justice va devoir le dire.
Auchan, Leroy Merlin, Boulanger, Decathlon, Kiabi, Flunch, ou Picwic... etc. Des entreprises régionales qui ont de nombreux actionnaires communs. Tous issus de la famille Mulliez.
Pourtant, officiellement, il est impossible de parler de "groupe" Mulliez. Illogique et anormal selon les comités centraux de Pimkie et Saint-Maclou et par deux syndicats. Ils ont donc mandaté l'avocat roubaisien Stéphane Ducrocq pour assigner devant le tribunal de grande instance de Lille 25 sociétés liées à l’association familiale Mulliez.
Objectif : faire reconnaître un "groupe Mulliez". Avantages pour les salariés ? Permettre à tous les employés de bénéficier des mêmes avantages sociaux (salaires, primes...) et de se voir proposer un reclassement dans le reste du groupe en cas de plan social.
Le salaire chez Leroy-Merlin ressemblerait alors plus à un salaire chez Auchan. Et un salarié licencié d'Auchan pourrait être repris par Leroy-Merlin. Actuellement, les entreprises étant parfaitement indépendantes, ces possibilités n'existent pas.
Cette reconnaissance n'est pas du tout du goût de la famille Mulliez. Dans Les Echos, Marc Delozanne, de l'association familial Mulliez indique que « la reconnaissance d'un groupe entrerait en contradiction avec les principes fondateurs de l'AFM, c'est-à-dire l'autonomie de chaque entreprise ».
Mais selon l'économiste Benoît Boussemart (auteur de "Groupe Mulliez, pour en finir avec le conte familiale), interrogé par 20 minutes, "Fin 2010, un arrêt de la cour de Cassation a stipulé que les actions de sociétés étaient considérées comme un bien unique, à condition que les activités soient similaires ou complémentaires. C'est précisément le cas des enseignes Mulliez."
La justice devrait se prononcer d'ici un an.