Chirurgiens des cliniques et internes des hôpitaux publics sont en grève à partir de lundi.
Au CHU de Lille, lundi matin, 115 internes sur 750 sont en grève, 20 d'entre eux ont été assignés dans les services.
Au total, une trentaine de syndicats et organisations professionnelles appellent à la grève, une initiative peu fréquente dans ce secteur, avec des revendications différentes. Les interventions chirurgicales ont été le plus souvent déprogrammées. Pour les urgences, des patients seront dirigés vers les hôpitaux. "Les hôpitaux seront tout à fait à même d'accueillir les malades", avait assuré dimanche la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Manifestation à Paris
A l'origine du mouvement, l'accord encadrant les dépassements d'honoraires, signé le 25 octobre, sous la pression de Mme Touraine, par les trois premiers syndicats de médecins libéraux, généralistes et spécialistes (CSMF, SML, MG France). Le président de l'Union des chirurgiens de France Philippe Cuq l'a répété lundi sur Europe 1: "Il faut à tout prix changer cet accord car il n'a pas pris en compte les spécificités de la chirurgie et de l'anesthésie".
Le mouvement des internes et chefs de cliniques porte sur les conditions de travail et la liberté d'installation des futurs médecins. Ils défileront ce lundi à Paris de la gare Montparnasse au ministère de la Santé (7e). Une récente étude du principal syndicat d'internes, l'Isnih, dénonçait une "main d'oeuvre corvéable et bon marché pour faire tourner les hôpitaux".
Depuis plusieurs jours, Mme Touraine cherche à les rassurer en rappelant que, malgré les "rumeurs", le gouvernement "n'a pas la moindre intention de remettre en cause la liberté d'installation des médecins".