Le père d'un des hommes arrêtés au cours de l'opération de police à Roubaix ce matin dit sa colère.
Les policiers ont interpellé trois personnes - sur les dix qui l'ont été en France - mercredi matin à Roubaix, dans le cadre de la nouvelle opération menée dans plusieurs villes dans les milieux islamistes radicaux.
Un homme âgé d'une trentaine d'années, le visage caché par un keffieh et habillé en djellaba, a été arrêté dans le calme, et les policiers ont fouillé deux voitures devant sa maison.
"Il n'a rien fait, c'est un fils de France. Parce qu'il a une petite barbe, qu'il porte la djellaba, qu'il va à la mosquée faire la prière, on dit qu'il est violent, ça y est, c'est un terroriste !", a protesté le père de ce jeune homme de 28 ans, âgé lui de 64 ans.
"Ils ne respectent pas les gens, je suis écoeuré", a-t-il ajouté, vindicatif, à l'adresse des forces de l'ordre. "Ils sont arrivés à douze personnes, ils n'ont même pas sonné, ils ont tout de suite défoncé la porte. Pourquoi ils n'ont pas toqué ?", s'est interrogée la mère du jeune homme. "Mon fils, il n'a rien fait du tout, il n'appartient à aucun groupe. Il est juste parti en vacances au Maroc, mais moi aussi. Il ne demandait rien à personne. Jamais mon garçon n'a manié des armes", a-t-elle ajouté.
Les rues concernées par l'opération, situées à proximité du quartier populaire de l'Alma, sont restées calmes : seuls quelques voisins intrigués sont sortis de leur immeuble pour voir ce qui se passait, alors qu'une dizaine de journalistes - dont certains avaient été prévenus la veille - étaient sur place.
Un autre homme arrêté n'était pas chez lui lorsque les policiers ont investi son logement.
Arrivé à pied devant son immeuble vers 06H30, soit quelque 25 minutes après le début de l'opération, les policiers en faction devant son immeuble lui ont demandé qui il était, ce à quoi il a répondu "c'est moi, c'est moi", a constaté une journaliste de l'AFP.
Selon un voisin, cet homme vêtu d'une djellaba marron et qui semblait également âgé d'une trentaine d'années, vit avec sa femme et ses deux enfants.
Un voisin prénommé Christian décrit "une famille tranquille, sans histoire, qui occupait l'appartement depuis deux ans environ".
Selon ce voisin, l'homme, qui se rend à la prière tous les matins, revenait probablement
d'une salle de prière située dans une rue adjacente.
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