L'UMP a décidé d'utiliser les révélations autour de l'affaire Carlton et de DSK dans la campagne électorale.
Garde à vue, mise en examen, publication de procès verbaux dans la presse... en pleine campagne électorale. Le calendrier de l'affaire Carlton/DSK et celui de la présidentielle s'entrechoquent et se mêlent. Ce mercredi, l'UMP a décidé d'utiliser l'affaire pour interpeller, embarasser le Parti Socialiste.
Nathalie Kosciusko-Morizet s'en est pris à Jean-Jacques Urvoas, secrétaire nationale du PS à la sécurité et député du Finistère. La porte-parole de Nicolas Sarkozy reproche à ce dernier d'avoir été mis en contact, par Dominique Strauss-Kahn, avec Jean-Christophe Lagarde, ancien directeur de la sûreté publique du Nord et mis en examen dans l'affaire du Carlton de Lille.
"Je demande à François Hollande de s'expliquer sur les liens entre Jean-Jacques Urvoas, son Monsieur Sécurité, et le commissaire divisionnaire Lagarde", a-t-elle écrit dans un communiqué. "Le commissaire Lagarde a-t-il parlé à M. Urvoas de la nature de ses liens avec DSK? Que voulait le commissaire Lagarde? Quelles réponses M. Urvoas a-t-il donné au contact? Quelles que soient les réponses que François Hollande peut apporter à ces questions, si François Hollande est là aujourd'hui, c'est parce que DSK est là où il est aujourd'hui", poursuit-elle.
Quelques heures plus tôt, c'est la députée du Nord Françoise Hostalier qui écrivait dans un communiqué qu'elle estimait "indécente" la "tristesse" exprimée par Pierre Moscovici, le directeur de campagne de François Hollande, à la suite de la mise en examen de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire du Carlton de Lille.
"Je suis extrêmement étonnée des propos tenus" par M. Moscovici, affirme-t-elle dans un communiqué. "Il m'apparaît totalement indécent que le PS continue à soutenir un tel personnage. C'est oublier que DSK s'est comporté de manière totalement choquante vis-à-vis des femmes" et a été, "faut-il le rappeler, couvert par le PS et étouffé par le candidat François Hollande", estime-t-elle.
Hier, les avocats de DSK avaient annoncé leur volonté de porter plainte pour "violation manifeste des droits" après la publication dans Le Monde de procès verbaux de la garde à vue de l'ancien directeur du FMI. «Le quotidien Le Monde (...) n'a pas hésité de manière tronquée, puisque parcellaire, à publier des passages choisis de procès-verbaux des auditions de M. Strauss-Kahn dont on peut se demander comment ils lui sont si opportunément parvenus», écrivent ses trois avocats, Mes Henri Leclerc, Frédérique Baulieu et Richard Malka, dans un communiqué.
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