L'avenir de Martine Aubry assombri ?

La maire de Lille vient d'être mise en examen dans le cadre d'une enquête sur l'amiante. Analyses.

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La mise en examen de Martine Aubry dans l'épineux dossier de l'amiante pourrait peser sur l'avenir politique de celle que l'on évoque comme recours pour Matignon, même si, tendue vers la démonstration de son innocence, elle écarte la question.


Outrée, l'ex-numéro un du PS est déterminée à combattre comme une lionne ce développement judiciaire. "Vivement l'annulation !", a tweeté mercredi Jean-Marc Germain, qui dirigea le cabinet de la maire de Lille, rue de Solférino.

Interrogé, le député juge "insupportable" la mise en cause d'une responsable et de l'administration qu'elle dirigeait, dévouées à la sécurité sanitaire au travail. "On pointe ceux qui ont voulu protéger, on ne s'occupe pas de ceux qui ont exposé", les entreprises, "qui violaient sciemment les lois", s'insurge l'élu, convaincu que l'annulation est de droit. "On a envoyé le mémoire aujourd'hui".

Requête en annulation déposée aujourd'hui
Estimant qu'"aucun indice grave et concordant ne justifiant la mise en examen, aucune faute n'ayant été commise et aucune causalité n'étant démontrée", son avocat a déposé dès mercredi une requête en annulation de la mise en examen.

Dans un dossier sensible puisque lié à la santé, où elle est poursuivie en tant qu'ancienne directrice des relations du travail (DRT) au ministère du Travail entre 1984 et 1987, les termes de la mise en examen sont lourds : "homicides et blessures involontaires".

Cela pourrait-il contrecarrer des ambitions futures ?
Un proche s'insurge : "elle n'est pas du tout dans ça ! Il n'y a pas de meilleur soutien du gouvernement qu'elle !" D'autres posent la question, puisque l'ex-numéro un est citée comme possible successeur de Jean-Marc Ayrault, si le chef de gouvernement, qui joue gros sur son pacte de compétitivité, devait jeter l'éponge.


La carte Aubry "jouable" pour Hollande

Interrogé sur ce scénario, le politologue Jérôme Fourquet analyse : "si la crise s'aggrave, si la contestation à gauche du PS prospère, si le FG de Mélenchon engrange de bons résultats, si le climat social se tend, Hollande peut être tenté de jouer la carte Aubry, forte de son profil plus à gauche".

Il écarte la comparaison avec l'affaire du sang contaminé, qui a indélébilement marqué Laurent Fabius, même s'il a reconquis, de combats en combats, une place de numéro deux du gouvernement. S'agissant de Mme Aubry, "le sujet, dit-il, paraît moins sensible, plus ancien, plus technique".

"Avenir assez bouché mais pas à cause de cette affaire"
Spécialiste du PS, l'universitaire Gérard Grunberg juge pour sa part l'avenir politique de Mme Aubry "assez bouché", mais "pas à cause de cette affaire". "Je ne vois pas Hollande l'appeler. Elle ne s'entend pas avec le président. Il y a aussi les conditions de son départ de la tête du PS (ndlr: sans attendre le Congrès), même si elle a été applaudie à Toulouse".

En outre, pour lui, "il pèsera toujours sur elle l'incroyable accord avec les écologistes" en novembre 2011, que "les socialistes n'ont pas fini de payer". "Je ne crois pas au recours", tranche-t-il.

En dépit du cas Mitterrand-Rocard de 1988, "très particulier", "un président, surtout dans la difficulté actuelle, veut un Premier ministre avec qui s'entendre. Et elle a indiqué que les autres postes ne l'intéressaient pas..."

"Courant de sympathie" pour Aubry ?
Frédéric Dabi
, de l'Ifop comme M. Fourquet, relève que des implications judiciaires peuvent ne pas peser sur des maires ayant noué des liens forts avec leur ville. Il imagine même "un courant de sympathie, sur le thème de l'injustice". D'autant que l'association des victimes (Andeva) a apporté son soutien à l'ex-numéro un du PS.

Réélue dans un fauteuil à Lille en 2008 (66,56%), Mme Aubry avait répondu en mars 2011, à propos des futures municipales : "aujourd'hui, je n'ai aucune raison de ne pas y penser. Vous avez bien compris que Lille est dans mon coeur".

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