L'instruction sur le financement illicite de la campagne de 2007 avance vite après la mise en examen d'Eric Woerth.
En pleine campagne électorale, les révélations s'accumulent sur les trouvailles des juges de l'affaire Bettencourt concernant un possible financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, à hauteur de 800 000 euros.
L'ordonnance rédigée le 22 mars par le juge Jean-Michel Gentil pour demander et obtenir l'incarcération de M. de Maistre évoque un retour de fonds de 400 000 euros, arrivé le 5 février 2007, à l'avant-veille d'un rendez-vous entre M. de Maistre et Eric Woerth, trésorier de l'UMP, devenu plus tard ministre.
Le 8 février, Eric Woerth a été entendu pendant une douzaine d’heures par les juges à Bordeaux : il a dû s'expliquer sur des sommes dépassant largement le seuil légal qu’il aurait pu recevoir de la part de Liliane Bettencourt en 2007, dans le cadre du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Il est mis en examen pour trafic d’influence passif.
De nouveau entendu le 9 février, M. Woerth a été mis en examen pour recel de financement illicite de parti politique.
Chronologie de l'affaire Woerth-Bettencourt
2010
Le 16 juin, le site d'informations Médiapart et Le Point diffusent les écoutes réalisées par l'ancien maitre d'hotel de Liliane Bettencourt entre mai 2009 et mai 2010. Des discussions entre Liliane Bettencourt et ses conseillers financiers, dont Patrice de Maistre (le 6 octobre 2011, la cour de cassation a condamné les deux organes de presse à verser 14 000 euros, pour non respect de la vie privée, alors que la cour d'appel de Versailles avait fait prévaloir la liberté d'informer).
Le 17 juin, l'ancien maitre d'hôtel est placé en garde à vue, pour atteinte à la vie privée. Ces enregistrements révèlent l'intervention de l'Elysée pour faire classer l'affaire Bannier, l'espoir de Patrice de Maistre d'avoir une influence sur Eric Woerth, en embauchant sa femme Florence, dans l'équipe des gestionnaires du portefeuille L'Oréal, l'existence de comptes en Suisse non déclarés, des dons à l'UMP et des participations au financement des élections régionales.
Ces enregistrements ont été révélés par Françoise Meyers-Bettencourt, afin de prouver que sa mère est bien sous influence.
Le 21 juin, Florence Woerth démissionne de la société Clymène. Démission qu'elle motive par des désaccords réguliers avec son employeur, Patrice de Maistre. Elle porte par ailleurs plainte contre Arnaud Montebourg qui l'avait accusée "d'organiser la fraude fiscale".
Le 23 juin, on apprend qu'Eric Woerth a remis en 2008, la légion d'honneur à Patrice de Maistre.
Dans un communiqué daté du 25 juin, le procureur Philippe Courroye rappelle que le parquet a alerté les services du ministère du Budget sur des fraudes fiscales concernant François Marie Bannier et Mme Bettencourt dès janvier 2009.
Le 27 juin, invité du Grand Jury RTL, Eric Woerth déclare être "serein, n'avoir jamais déclenché ni empêché un contrôle fiscal, et ne voit aucun conflit d'intérêt entre son rôle de trésorier de l'UMP et celui d'ancien ministre du Budget".
Le 29 juin, Florence Woerth reconnaît avoir sous estimé un conflit d'intérêts.
Le 30 juin, Rue89 publie différentes informations (décision du tribunal administratif et rapport de la chambre des comptes) sur la gestion et les actions de l'ADO (Agence de développement de l'Oise qui travaille pour le conseil général) durant les années 1990, années durant lesquelles Eric Woerth en était le directeur : conflit d'intérêt, gestion dispendieuse.
Le 1er juillet, le tribunal de Nanterre renvoie le procès pour abus de faiblesse Bannier – Bettencourt.
Le 1er juillet, on apprend qu'au titre du bouclier fiscal, Liliane Bettencourt a reçu 30 millions d'euros de la part du fisc, en mars 2008.
Le 2 juillet, Le Monde révèle un diner entre Eric Woerth et Liliane Bettencourt le 30 janvier 2008.
Le 5 Juillet, Claire Thibout, l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt est entendue pour la seconde fois par la brigade de répression de la délinquance à la personne. Elle est soupçonnée de vol de documents. Dans une interview publiée par Médiapart en date du 6 juillet, elle parle des retraits (50 000 euros) en liquide qu'elle effectuait très régulièrement, et qu'elle remettait à André, puis à Liliane Bettencourt. Retraits destinés à financer les partis et les campagnes de la droite depuis 1995. Dont un versement de 150 000 euros qui aurait été remis par Patrice de Maistre à Eric Woerth en mars 2007 au cours d'un diner. Autre révélation, les Bettencourt (troisième fortune de France) n'ont jamais subi de contrôle fiscal depuis 1995.
Le 6 juillet, Le Monde révèle que dans un rapport daté du 23 juin, le procureur Courroye fait part de sa volonté de pousser l'enquête sur cette affaire : conditions d'embauche de Florence Woerth chez Clymène, pris illégale d'intérêts etc. Ce même jour, Patrice de Maistre est convoqué par la brigade financière de la PJ parisienne. Le 6 Juillet, Eric Woerth, invité d'iTélé, déclare : "non, je ne démissionnerais pas. Démissionner, ce serait reconnaître une culpabilité". Ca fait huit ans que je suis trésorier de mon parti, je pense qu'on n'a vraiment rien à me reprocher. Tout est clair, tout est propre, tout est net".
Le soir dans le 20 heures de TF1, il déclare : "pourquoi voulez vous que je démissionne ? Je ne suis pas dans une procédure judiciaire. Je suis mis au pilori. Si je démissionne, je leur donne raison". Je n'ai jamais reçu le moindre euro illégal. Ce que je vis, je ne le souhaite pas à mon pire adversaire".
Le 7 juillet, les enquêteurs mettent la main sur les carnets de compte tenus par Claire Thibout. Des carnets qui confirment d'importants retraits, mais pas celui de 50 000 euros en date du 26 mars 2007. Elle est de nouveau entendue en qualité de témoins, et nuance ses propos concernant Nicolas Sarkozy.
Ce même jour, Eric Woerth annonce qu'il va déposer plainte contre X pour dénonciation calomnieuse, notamment à la suite d'accusations de financement illégal d'activité politique.
Le 8 juillet, le site Médiapart fait l'objet de nombreuses attaques : Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP parle de "méthodes fascistes", pour Christian Estrosi, le site lui rappelle "une certaine presse des années 1930".
Ce même jour encore, Claire Thibout (l'ex-comptable) et Patrice de Maistre sont confrontés par les enquêteurs de la brigade financière : elle réitère ses propos selon lesquels M. de Maistre lui aurait demandé de retirer 150 000 euros ; elle ne lui en aurait fourni que 50 000, qui étaient destinés, d'après les dire de M. de Maistre à Eric Woerth. Elle n'apporte pas de preuves. Chacun campe sur ses positions.
Le rapport de l'Inspection générale des finances qui devait être remis le 9 juillet est retardé. Il est rendu public le 11 juillet : il estime qu'Eric Woerth, lorsqu'il était ministre du budget, n'est pas intervenu "pour demander, empêcher ou orienter une décision ou un contrôle portant sur Mme Bettencourt, Messieurs Bannier et de Maistre". Et que les informations transmises par le parquet en janvier 2009 concernant la situation de Bannier et Bettencourt, "n'étaient pas de nature à conduire l'administration fiscale à déclencher un examen de leur situation fiscale".
Le 12 juillet, Nicolas Sarkozy donne une longue itw à France2 dans laquelle il soutient pleinement son ministre, et lui conseille de quitter de sa fonction de trésorier à l'UMP.
Dans le cadre de l'enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale, plusieurs perquisitions sont réalisées chez des proches de Liliane Bettencourt.
Le 13 juillet, Eric Woerth annonce sa démission du poste de trésorier de l'UMP
Le 14 juillet, Liliane Bettencourt ordonne un audit de ses sociétés.
Dans son édition du 15 juillet, le Nouvel Observateur révèle que dès 2006, Patrice de Maistre et Eric Woerth se connaissaient et se rencontraient à propos du financement légal de l'UMP et de l'association de soutien à Eric Woerth.
Ce même jour, François Marie Banier, Patrice de Maistre, Fabrice Goguel (avocat fiscaliste) et Carlos Vejano (gestionnaire de l'ile d'Arros) sont placés en garde-à-vue à propos des enregistrements clandestins qui laissent supposer un blanchiment de fraude fiscale.
Le 19 juillet, Libération révèle que le principe d'audition du couple Woerth est acquis, même si aucune date n'a été fixée.
Lors des auditions, Patrice de Maistre a déclaré qu'il avait rencontré Eric Woerth deux ou trois fois en 2007 parce que ce dernier souhaitait qu'il reçoive sa femme. Quant à l'embauche de Florence Woerth chez Clymène, M. de Maistre dit : "il (E. Woerth) m'a demandé de le faire". Il en informe les Bettencourt : "cette démarche était due au fait que son mari était ministre, et que c'était donc sensible".
Le 21 juillet, Florence Woerth est entendue, comme témoin, par la brigade financière dans le cadre des investigations relatives aux conditions de son embauche chez Clymène et à un éventuel trafic d'influence. Ce n'est pas Eric Woerth qui aurait sollicité une rencontre entre de Maistre et Florence pour la conseiller sur sa carrière, mais Florence qui aurait souhaité rencontrer de Maistre pour lui présenter les services de la compagnie 1818 dans laquelle elle travaillait. Chez Clymène, elle était chargée de l'évaluation des produits financiers et non d'optimisation fiscale. Aucun avantage n'aurait été sollicité du fait des fonctions de son mari.
Ce même jour, saisi par le parquet de Nanterre, le conseil des ministres donne son feu vert à l'audition d'Eric Woerth.
Le 26 Juillet, Liliane Bettencourt est entendue par les enquêteurs de la brigade financière dans le cadre de l'enquête pour fraude fiscale, blanchiment et trafic d'influence. Elle semble ne suivre que d'assez loin la gestion de son patrimoine et précise que le financement politique était le centre d'intérêt de son mari, mais pas le sien. Elle aurait rencontré Eric Woerth de façon épisodique, dont un diner en 2008. Elle se souvient aussi d'un chèque de 7500 euros libellé en 2006 à l'ordre de Renaud Donnedieu de Vabres.
Le 29 juillet, Eric Woerth est entendu par la brigade financière dans son ministère. Il n'est à aucun moment intervenu pour que son épouse soit embauchée par Patrice de Maistre. Il a simplement, au cours d'une discussion banale avec M. de Maistre, évoqué la profession de sa femme. Quant au financement illégal de l'UMP, il a nié, avec une vigueur et une énergie particulière, avoir reçu quelconque financement non-conforme à la loi. Enfin, il n'y a pas eu de traitement particulier, personnel et direct de la situation fiscale de Liliane Bettencourt.
Le 30 juillet, Patrice de Maistre est de nouveau entendu. Il est catégorique sur le fait qu'Eric Woerth ne lui a jamais demandé d'embaucher sa femme. Patrice de Maistre qui fait partie du W19, club qui réunit chaque mois des chefs d'entreprises autour d'Eric Woerth.
Le 31 juillet, Nouvelobs.com, rappelle que le patron de l'IGF Jean Bassères, à qui on a demandé un rapport qui a blanchi Eric Woerth, a été nommé à ce poste par Eric Woerth lui-même.
Le 4 août, le quotidien Libération publie une lettre signée de la main d’Eric Woerth le 24 avril 2008, alors qu’il était ministre du Budget, montrant qu’il est intervenu pour obtenir un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros sur la succession du sculpteur César. Alors que l’exécuteur testamentaire de l’artiste, Alain-Dominique Perrin, est grand donateur de l’UMP. Le quotidien met donc en doute la parole d’Eric Woerth lorsque ce dernier affirme qu’il n’est jamais intervenu dans le dossier de Liliane Bettencourt, ni même dans aucun contrôle fiscal.
Le 5 août, Libération publie une nouvelle lettre concernant une autre affaire de fraude fiscale. Le quotidien estime que l’ancien ministre du Budget a délibérément ignoré les lettres de Sylvia Wildenstein qui soupçonnait deux de ses enfants d’avoir détourné l’essentiel du patrimoine de son mari, marchand d’art, après son décès. Enfin, le journal fait le lien avec l’écurie Wildenstein constituée à Chantilly.
Le 13 Août, Médiapart révèle qu'Eric Woerth a remis en juillet 2008 la légion d'honneur à Bernard Godet, expert comptable et commissaire aux comptes qui a certifié l'exercice 2008 du micro parti de Woerth, et a aussi validé les comptes de campagne municipale de ce dernier.
Le 16 Août, Médiapart révèle qu'Eric Woerth aurait déclaré 3 000 € mensuels en 2008, alors qu'il contractait un prêt auprès du Crédit Agricole pour financer sa campagne aux élections municipales. Il déclarait aussi n'avoir que 112 € par mois de revenu disponible une fois remboursés ses différents emprunts. En 2008, Eric Woerth, en tant que ministre du Budget gagnait environ 14 000 €, auxquels s'ajoutaient 2 000 € en tant que maire de Chantilly.
Information que dément le jour même l'agence régionale du Crédit Agricole Brie Picardie, qui n'exclut pas de saisir la justice pour violation du secret bancaire.
Suite du "méli-mélo de casquettes" autour d'Eric Woerth le 20 août : France Inter révèle qu’Eric Le Moyne de Sérigny, conseiller "bénévole" du ministère du Travail, est impliqué dans de nombreuses activités financières. Il est notamment le conseiller de la société d’investissement Athema, très active à l’occasion de la reprise de Molex en 2009. Eric Woerth est nommé au ministère du Travail le 22 mars 2010. Deux jours après, le ministère donne son aval au licenciement des représentants syndicaux de Molex, malgré l’opposition de la direction du travail.
Le 1er septembre, un mercredi noir pour Eric Woerth. D’une part, le Canard enchaîné publie un courrier adressé au président de la Société des Courses de Compiègne le 13 août 2003, signé par Hervé Gaymard alors ministre de l’Agriculture, rappelant que la législation ne permet pas la vente d’une parcelle de forêt domaniale. D’autre part, la presse se fait l’écho d’un document saisi à la mi-août, lors d’une perquisition, par les policiers de la brigade financière : une lettre confidentielle datée du 12 mars 2007, signée de la main d’Eric Woerth et adressée à Nicolas Sarkozy, demandant d’accorder la légion d’honneur à Patrice de Maistre.
Le 2 septembre, Eric Woerth admet pour la première fois, lors d’un point presse à l’Ajef, avoir appuyé la demande de Légion d’Honneur en faveur de Patrice de Maistre. "J’étais député, j’ai fait comme un simple député". François Fillon lui réaffirme son soutien dans un communiqué publié le soir-même.
Le 5 septembre, le JDD révèle que plusieurs courriers ont été échangés entre Eric Woerth et Patrice de Maistre à propos de sa légion d'honneur : un daté de juin 2007, dans lequel M. de Maistre remercie Woerth de son soutien, un autre daté de l'automne 2007, dans lequel M. de Maistre réitère ses remerciements et demande à Eric Woerth de lui décerner la récompense.
Le 8 septembre, les enquêteurs de la brigade financière se rendent au siège de l’UMP pour chercher "la correspondance" entre Eric Woerth et Patrice de Maistre. Le Parquet de Nanterre explique qu’il n’y a pas eu de perquisition. Les enquêteurs n’ont rien emporté, ils ont juste consulté les archives.
Le 10 septembre, Libération annonce s’être procuré une lettre d’Eric Woerth, à l’époque ministre du Budget, révélant une intervention sur un dossier fiscal
en faveur de Pascal Pessiot (ami de son mentor politique JF Mancel), un casinotier impliqué dans les jeux d’argent en ligne.
Le 14 septembre, l’affaire Woerth devient une affaire d’Etat. Le journal Le Monde annonce qu’il va déposer plainte contre X auprès du parquet pour violation
du secret des sources, et révèle que les services du contre-espionnage (DCRI) ont été utilisés pour identifier la source d’informations parues dans le quotidien sur l’affaire Woerth-Bettencourt, et mettre un terme aux révélations dans la presse.
Le 14 novembre, Eric Woerth fait les frais du remaniement ministériel et quitte le gouvernement.
Le 6 décembre, on apprend que Liliane Bettencourt et sa fille se sont réconciliées. Un accord est intervenu, il n'y a plus de poursuite en justice. Mais le volet
politique de l’affaire, n'est pas clos : la justice devrait poursuivre ses investigations sur d'éventuels liens entre Eric Woerth et la galaxie Bettencourt.
Le 7 décembre, Arnaud Montebourg, député socialiste, indique avoir été mis en examen pour diffamation suite à la plainte de Florence Woerth en juin. Dans un entretien à l'Express, Arnaud Montebourg avait déclaré que Florence Woerth "travaillait à organiser la fraude fiscale de Mme Bettencourt". L'élu socialiste ne retire rien de ces propos, il considère que cette mise en examen est un honneur.
Le 16 décembre, l’ex-juge et eurodéputée Eva Joly est mise en examen pour diffamation envers Florence Woerth.
Le 17 décembre, la Cour de cassation décide le dépaysement de l’affaire de Nanterre à Bordeaux. Dans la foulée, le procureur de la République de Bordeaux annonce la désignation de six juges d’instruction dans les trois procédures Bettencourt.
2011
En avril, Florence Woerth a saisi les prud’hommes de Nanterre pour faire reconnaître le caractère abusif de son licenciement. Elle réclame à Clymène un million d'euros.
En juin, la cour d’appel de Bordeaux valide les enregistrements pirates réalisés en 2009-2010 au domicile de Liliane Bettencourt par son majordome, qui avaient été remis mi-2010 aux enquêteurs par Françoise Bettencourt-Meyers. Liliane Bettencourt ainsi que sa fille déposent chacune un pourvoi en cassation.
Le 28 septembre, Libération publie un long témoignage de Claire Thibout, ex-comptable de Liliane Bettencourt, deux semaines après son interrogatoire le 14 septembre par les juges d’instruction bordelais désormais en charge du dossier. Elle confirme la remise de liquide à Eric Woerth le 19 janvier 2007, remise susceptible d’avoir un lien avec l’embauche de Florence Woerth au sein de Clymène. Elle témoigne également des pressions qu’elle a subies de la part des policiers après ses déclarations de juillet 2010.
2012
Le 31 janvier, la Cour de Cassation valide les enregistrements pirates réalisés en 200-2010 au domicile de Liliane Bettencourt par son majordome, qui avaient été remis mi-2010 aux enquêteurs par Françoise Bettencourt-Meyers, qui tentait alors de prouver que sa mère était victime d’abus de faiblesse de la part de membres de son entourage. Ces enregistrements suggèrent aussi des opérations financières destinées à échapper au fisc, ainsi que des liens entre Liliane Bettencourt et Eric Woerth et son épouse Florence.
Le 8 février, Eric Woerth est convoqué chez les juges à Bordeaux dans le cadre de l’affaire Bettencourt. L’ex-ministre a été entendu pendant une douzaine d’heures et interrogé sur les sommes, dépassant largement le seuil légal, qu’il aurait pu recevoir de la part de Liliane Bettencourt en 2007, dans le cadre du financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Il est mis en examen pour trafic d’influence passif.
Le 9 février, il est de nouveau entendu, et mis en examen pour recel de financement illicite de parti politique.
Le 22 mars, Patrice de Maistre est écroué. Le juge Gentil soupçonne deux remises de fonds à la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy.