Michel Seydoux a annoncé la possible vente du club de Lille à un repreneur. Combien vaut le LOSC ?
Est-ce facile à trouver ? Combien cette entreprise, ce milliardaire ou cet investisseur doit mettre sur la table pour devenir actionnaire majoritaire du LOSC ? Le club lillois vaut-il le coup ?
Difficile de répondre très précisément à ces questions. Mais Frédéric Bolotny, économiste du sport, pense que cette vente du LOSC arrive au bon moment : "C'est la première fois qu'un club est en vente avec une corbeille aussi garnie".
Les repreneurs potentiels ne seront sans doute pas nombreux
Les atouts du club sont en effet très nombreux : centre d'entrainement neuf et réputé, le plus beau stade de France (même si le club n'en est pas propriétaire, il peut générer de grosses recettes), marque au potentiel quasi-assuré, gestion saine, capital joueurs relativement important (même si le départ d'Eden Hazard a considérablement changé la donne), absence d'élements internes "pertubateurs" (supporters ultras...).
Seuls un déficit de notoriété (par rapport à l'OM ou le PSG) et une petite incertitude sur la capacité à devenir vraiment un grand d'Europe sont du côté négatif de la balance. Autre bémol : un repreneur devra être adoubé par les collectivités locales (mairie, communauté urbaine de Lille), influentes bien que non présentes au capital. Mais dans l'ensemble, le LOSC "est un club qu'on peut maîtriser. Et pour un actionnaire, maîtriser, c'est important", ajoute Frédéric Bolotny.
Pour autant, les repreneurs potentiels ne seront sans doute pas nombreux : le marché de ce genre de vente est tout petit et le contexte de crise n'aide pas. Sans compter que, selon Frédéric Bolotny, "on n'a toujours pas démontré quon pouvait gagner de l'argent avec un club de foot. Le futur propriétaire devra donc avoir d'autres motivations : rentabilité indirecte (pour vendre une marque existant par ailleurs), marketing politique (le Qatar redore son image avec le PSG) ou plaisir personnel (Nicollin à Montpellier).
"Ce n'est pas un bien normal"
A combien un club comme le LOSC peut-il se vendre ? "Au prix que que quelqu'un veut bien mettre", répond en boutade l'économiste du sport. Il n'y pas de grille de tarifs pour ce genre de marché très spécifique. Ce n'est pas un bien normal. "
Il est en fait impossible de déterminer le prix de vente. On imagine simplement que Michel Seydoux et Isidore Partouche souhaiteront retrouver une partie de l'argent investi depuis dix ans même si le président lillois dit qu'il n'en fera pas une question d'argent. A titre d'exemple, Colony capital aurait racheté le PSG pour environ 40 millions d'euros.
Quelles conséquences pour le club aujourd'hui ?
Au LOSC, personne n'a semblé perturbé par cette annnonce ce vendredi. "Le président s'est toujours exprimé là-dessus depuis longtemps. Il est en cohérence avec ses paroles", a précisé Rudi Garcia lors d'une conférence de presse. "Il a toujours dit qu'il voulait rentrer dans le Grand Stade et que petit à petit il chercherait à passer la main. Le travail qu'il a fait est assez extraordinaire. Quel est le timing? Je ne sais pas. Ce qui est sûr c'est qu'on est au courant et on verra ce qui va se passer. Tout dépend de qui sera l'acquéreur".
"Pour le président, on savait plus ou moins qu'il avait envie (de vendre ou de trouver un partenaire, ndlr) mais on voit aujourd'hui que c'est officiel, a relevé Rio Mavuba. S'il arrive à trouver un bon mec pour reprendre le club, pourquoi pas? Si ça peut aider le club à grandir et à faire un peu comme le PSG. Ca améliorera peut-être la compétitivité du club sur le plan européen."
Restera à comprendre les motivations exactes de Michel Seydoux avec cette annonce : lassitude, manque de moyens pour faire aller le LOSC encore plus haut, raisons personnelles, un peu de tout...? Il s'en expliquera peut-être dans les semaines qui viennent...
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