L'arrivée du Louvre-Lens est-elle une chance ou un handicap pour les autres musées (nombreux) de la région Nord Pas-de-Calais ? Pour l'instant, les conservateurs sont optimistes.
Le Nord Pas-de-Calais est depuis longtemps une terre de musées. On en compte environ 180 dont 49 labellisés "Musée de France". Et ils marchent bien ! Parmi les 20 musées les plus visités de France, 3 sont dans la région. Voici le palmarès des 5 plus "gros" musées régionaux en 2011 :
L'arrivée du Louvre-Lens, un "mastodonte" va forcément bouleverser cet équilibre. Le musée vise 500 000 visiteurs la première année, 400 000 en vitesse de croisière. De quoi "nuire" à la fréquentation des autres musées ? Non répond imméditament Bruno Gaudichon, conservateur de la Piscine à Roubaix : "C’est comme pour les commerces, même concurrents, ils marchent mieux dans une rue ou dans un quartier où ils sont concentrés, cela attire le monde. Et puis les musées de la région sont complémentaires les uns des autres. Je suis très intéressé par cette arrivée. Cela va permettre de signer le territoire avec la marque Louvre. Le public qui n’est pas de la région va davantage venir. Je pense que le Louvre-Lens ne sera pas un épiphénomène et que le public va avoir un intérêt croissant pour regarder ce qui se passe autour en matière de musées. A terme, ce qui serait très bien pour la région c’est qu’un tour opérateur qui propose un séjour sur Paris propose deux jours en Nord Pas-de-Calais."
Anne Labourdette, conservatrice du musée de la Chartreuse à Douai est un peu plus nuancée : "Dans un premier temps, il y a aura peut-être un trou noir pour les musées de la région, les deux trois ou six premiers mois. Ensuite, je pense que le rayonnement va se faire sur Arras et la métropole lilloise. Enfin, j’ai bon espoir que les circuits culturels se mettent en place et qu’il y aura un essaimage. Pour ma part, Lens-Douai se fait très bien en voiture et en train en une vingtaine de minutes."
L'arrivée du Louvre-Lens, un "mastodonte" va forcément bouleverser cet équilibre. Le musée vise 500 000 visiteurs la première année, 400 000 en vitesse de croisière. De quoi "nuire" à la fréquentation des autres musées ? Non répond imméditament Bruno Gaudichon, conservateur de la Piscine à Roubaix : "C’est comme pour les commerces, même concurrents, ils marchent mieux dans une rue ou dans un quartier où ils sont concentrés, cela attire le monde. Et puis les musées de la région sont complémentaires les uns des autres. Je suis très intéressé par cette arrivée. Cela va permettre de signer le territoire avec la marque Louvre. Le public qui n’est pas de la région va davantage venir. Je pense que le Louvre-Lens ne sera pas un épiphénomène et que le public va avoir un intérêt croissant pour regarder ce qui se passe autour en matière de musées. A terme, ce qui serait très bien pour la région c’est qu’un tour opérateur qui propose un séjour sur Paris propose deux jours en Nord Pas-de-Calais."
"Un trou noir au début ?"
Anne Labourdette, conservatrice du musée de la Chartreuse à Douai est un peu plus nuancée : "Dans un premier temps, il y a aura peut-être un trou noir pour les musées de la région, les deux trois ou six premiers mois. Ensuite, je pense que le rayonnement va se faire sur Arras et la métropole lilloise. Enfin, j’ai bon espoir que les circuits culturels se mettent en place et qu’il y aura un essaimage. Pour ma part, Lens-Douai se fait très bien en voiture et en train en une vingtaine de minutes."
"Un effet de synergie ?"
Au début du projet, l'inquiétude a quand même été présente chez certains conservateurs. Très vite balayée par une bonne collaboration entre le Louvre-Lens et les musées existants : « Pour le monde des conservateurs, l’ouverture d’un grand musée est accueillie comme une structure qui va contribuer à notre mission –établie en l’an I de la République- d’éduquer le peuple, s'enflamme Philippe Gayot, président de l'association des conservateurs du Nord pas-de-Calais. Le Louvre serait arrivé à Lens en disant "poussez-vous"… Ce n’est pas le cas ! La Région et le Louvre manifestent leur volonté d’ancrer le Louvre-Lens dans le tissu des musées régionaux et de travailler ensemble. On peut avoir un effet de synergie remarquable. On a tous à y gagner.»
Symbole de cette "synergie", le Pavillon de verre où 30% des oeuvres exposées sont issues des collections de musées de la région Nord Pas-de-Calais. Un moyen de rappeler aux visiteurs du Louvre-Lens qu'il y a d'autres beaux musées en Nord Pas-de-Calais. "Nous avons donc encore une tâche énorme d’éducation et de séduction du public, ajoute Philippe Gayet. Une offre supplémentaire comme le Louvre Lens ne peut que nous aider."
Dernier "souci" : financier celui-là. Car le Louvre-Lens a coûté cher et va coûter cher. Philippe Gayot se veut aussi rassurant : « Certains se sont demandés si la Région pourrait soutenir son effort financier pour les musées étant donné qu’elle s’est engagée avec le Louvre-Lens, mais jusqu’à présent, les engagements n’ont pas faibli. »La 2ème division des musées se méfie...
En fait, derrière les locomotives (La Piscine, le LAM, Le musée des Beaux Arts de Lille...), de plus en plus, il y a désormais une sorte de deuxième division des musées...Les gros musées ont les moyens de faire de la pub, du marketing, des expos temporaires attirantes. Les autres, plus traditionnels, vivent parfois plus difficilement.
Un phénomène que le Louvre-Lens risque d'accentuer. Le mastodonte va attirer tous les regards. Un poids lourd de plus dans la 1ere division des musées nordistes. Les petits ont des raisons de s'en méfier.