Jacques Gounon a défendu lundi le projet lors de la table ronde sur les transports à Amiens.
Quand le TGV a laissé Amiens sur le quai
Le TGV à Amiens...un serpent de mer des transports dans la région...une arlésienne qui aura mobilisé des milliers de picards, anonymes et élus jusqu'au lot de consolation: la gare TGV Haute Picardie.
"C'est à terme une nécessité. On ira plus vite et le carrefour de Lille sera bientôt saturé" a affirmé M. Gounon.
Le PDG d'Eurotunnel participe à une table ronde sur le bilan des infrastructures nécessaires en Picardie, organisée à Amiens par la Chambre régionale de commerce et d'industrie.
L'annonce de M.Gounon fait écho au lancement du "Mouvement pour un TGV à Beauvais" par Caroline Cayeux, maire de la ville et Philippe Enjolras, président de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oise.
Les nouveaux modes de transports en question
Canal Seine-Nord, Autoroute de la Mer, Autoroute du Rail (le fret ferroviaire) intéressent les entrepreneurs picards.
Autant de dossiers qui seront abordés lors de cette table ronde. Sans oublier les projets de ligne de TGV qui intéressent aussi les chefs d’entreprise de la région: la future ligne Roissy-Picardie, la Ligne Nouvelle Paris Normandie. Après l’aéroport de Beauvais-Tillé, d’autres sujets sont sur la table.
Différents thèmes seront développés par de grands noms de l'économie:
*Jacques Gounon, PDG d’Eurotunnel, « Les infrastructures soutiennent le développement économique »;
*Daniel Tardy, Président de la Confederation of International Contractors’ Association, « Infrastructures et développement durable des territoires »;
*Marc Amoudry, Président de l’aéroport de Beauvais, « L’aéroport de Beauvais, outil de développement des territoires »;
*Corinne Blanquart, Directrice de recherche à l’IFSTTAR, « Infrastructures de transports et développement régional ».
Barreau Creil-Roissy: le TGV enfin à Amiens
Fin novembre 2010, Réseau Ferré de France confirme la construction du barreau Creil-Roissy; Avec ces 8 kilomètres de liaison entre Creil et l'aéroport Charles de Gaulle, la Picardie aura un point d'accès direct au réseau grande vitesse. Le TGV passera donc par les gares d'Amiens et Creil. Les usagers de la ligne (autocar) Creil - Roissy se réjouissent, mais rappellent que l'option TER entre Creil et Roissy est absolument nécessaire : 15 000 isariens font chaque jour le voyage pour aller travailler dans la zone aéroportuaire.
Il faudra tout de même se montrer patient : ces huit kilomètres de voie si importants sont prévus pour 2020.
La Picardie: à la croisée des axes Londres - Milan et Amsterdam - Paris - Lisbonne
Le réseau routier est très important dans notre région. Sa densité en routes nationales et autoroutes y est même plus élevée que dans le reste de la France : 550kms d’autoroutes, 371 kms de réseau routier national. Seul l’extrême nord-est de l’Aisne est situé à plus de 50 kms d’un échangeur autoroutier. La région est traversée par six autoroutes (A1, A4, A16, A26 , A28 et A29).
Le réseau ferroviaire est lui aussi plus dense que la moyenne nationale. Plutôt dédié au trafic de transit, il gère peu de fret. Seule ombre au tableau : le TGV. La ligne Paris Lille a préféré «la gare des betteraves» d’Ablaincourt-Pressoir au détriment de la ville d’Amiens. Sa fréquentation est d’environ 33 000 voyageurs par mois. Un projet de TGV Picardie-Roissy entre dans une phase active avec le lancement des études techniques et de la concertation. Le dossier d’enquête d’utilité publique devrait être élaboré d’ici 2014, et à l’horizon 2020 devrait voir le jour une ligne nouvelle de moins de 10 kms reliant la Ligne à Grande Vitesse d’interconnexion (qui dessert la gare Aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV) à la ligne classique Amiens-Creil-Paris.
Le réseau fluvial picard, d’un peu moins de 700 kms, est constitué pour les 3/4 de voies de petit gabarit. L’Oise et le canal du Nord représentent 25% du réseau local et 73% des tonnages transportés. En 20 ans, aucune amélioration des voies navigables ni aucune modernisation n’avait été entreprise alors que le réseau supporte 565 millions de tonnes/km. En mars 2002, Jean Claude Gayssot a annoncé officiellement le choix du tracé pour le futur canal à grand gabarit, appelé canal Seine-Nord Europe. Long de 105 km, cet axe fluvial frôlerait Noyon et Péronne et comprendrait 7 écluses, le tout pour un coût estimé à 2.600 M€. Ce canal permettrait de relier l'Ile de France à L'Europe du Nord en 2017 en ouvrant le trafic aux péniches de 4000 tonnes. Ce grand projet d’infrastructure d’ampleur européenne permettrait la création de plates-formes multimodales. Depuis la dernière présidentielle, le projet semble cependant dans l'impasse.
A proximité de l’A16, l’aéroport de Beauvais-Tillé dispose de moyens nécessaires pour recevoir tous les types d’avions moyen courrier. Plusieurs compagnies à bas-coûts (les low-cost) s’y sont installées : Ryanair est la principale compagnie aérienne, elle avait ouvert le bal en 1997, profitant de la dérégulation du trafic aérien en Europe. L’aéroport qui a drainé 3 678 000 passagers en 2011 se classe au 9ème rang des 43 aéroports français. L’augmentation de sa fréquentation atteint plus de 25%, devançant largement celle de l’ensemble des aéroports métropolitains (+6.6%).
L’aéroport accueille également une zone d’activité.
La plate forme d’Amiens-Glisy peut quant à elle accueillir des avions de moins de 20 places. Une compagnie y opère pour satisfaire les demandes de transports publics de passagers.
L’accès de la plate forme Roissy Charles de Gaulle est facilité par les autoroutes A1 et A16.
Inauguré en 2007, l’aéroport Albert-Picardie a été créé pour répondre à des besoins de fret aérien. Il permet essentiellement au fabricant aéronautique Aerolia de transférer par voie aérienne, à bord du Beluga, des pièces d’envergure vers le site d’assemblage de Toulouse. La compagnie Danish Air Transport, implantée sur la plateforme depuis 2009 souhaite développer le trafic fret mais également le trafic commercial avec la mise en place de lignes régulières.