La mère et la soeur du jeune mort en moto en août étaient entendues depuis mercredi matin au commissariat d'Amiens.
Le 12 août, elles avaient participé à une marche de protestation quelques heures avant de violents heurts entre jeunes et forces de l'ordre à Amiens-Nord.
Selon Me Guillaume Combes, leur avocat, la justice reproche notamment à la mère d'avoir proféré des "noms d'oiseaux" à l'encontre d'un policier lors d'une "marche de la colère".
Samedi, Me Combes avait révélé qu'elles étaient convoquées ce mercredi au commissariat de police : "elles ont reçu deux convocations différentes. La maman a appelé au commissariat et on lui a fait état que cette convocation était relative à un ordre du procureur de la République au terme duquel elle serait placée en garde à vue".
La mère et la soeur du jeune de 20 ans tué le 9 août dans un accident de moto avait participé le 12 août, peu avant les émeutes dans les quartiers d'Amiens-nord, à une "marche de la colère" qui avait réuni plus de 200 personnes.
Celle-ci avait été organisée au lendemain d'une opération de police à proximité d'une cérémonie en hommage au jeune homme, durant laquelle les forces de l'ordre avaient notamment fait usage de gomme-cognes et de gaz lacrymogènes.
Cette intervention jugée "excessive" par les proches avait fait office de détonateur pour les violents affrontements de la nuit suivante, qui avaient fait dix-sept blessés chez les policiers et des millions d'euros de dégâts dans le quartier d'Amiens-Nord.
Elle a donné lieu à l'ouverture d'une enquête administrative par le préfet de la Somme. Les premiers résultats, qui se basent sur les déclarations seules des policiers, ont conclu à l'absence de faute disciplinaire ou de manquement à la déontologie de leur part.
"Une demi-dizaine de personnes" ont été convoquées "la semaine prochaine" dans le cadre administratif de cette enquête, à la suite d'un appel à témoins lancé pour recueillir la parole des riverains "resté vain", a indiqué samedi la préfecture, précisant que cette convocation ne concernait pas la mère et la soeur du jeune homme tué à moto.
Me Guillaume Combes craint que leur placement en garde à vue vienne "mettre du carburant sur les braises" alors que le climat est "toujours très tendu" dans les quartiers nord d'Amiens et qu'une marche de soutien doit se tenir mardi.
"S'il y a des débordements, qu'on ne vienne pas dire à nouveau que c'est de leur faute", a-t-il prévenu.