François Bayrou, a affirmé mercredi soir à Lille que "le temps de la division" du centre "s'achevait".
Le candidat centriste à la présidentielle, François Bayrou, a promis mercredi soir à Lille que "le temps de la division" du centre "s'achevait" et qu'il allait "reconstruire le grand courant démocratique dont la France a besoin".
"Je suis heureux de voir que le temps de la division s'achève, je suis heureux de voir que le temps de cette diaspora se termine et que ce qui a commencé une bonne fois pour toutes, c'est le temps de la reconstruction du grand courant démocratique dont la France a besoin pour résoudre ses problèmes", a déclaré le président du MoDem lors d'un meeting au Zénith, une salle de 3.000 places.
Images tournées par les équipes de François Bayrou
"D'où que nous venions, nous allons construire ce grand courant ensemble et plus jamais nous ne laisserons divisé ce qui doit être réuni", a-t-il lancé sous les "Bravo", "Bayrou président" et "On va gagner" de ses partisans. "Dans ce courant, il n'y aura pas seulement -ils seront bien sûr la fondation- des femmes et des hommes du centre mais aussi ceux qui portent une attente de valeurs, ceux qui portent une question simple +est-ce qu'on peut s'en sortir ?+ (...) Ceux qui viennent de toutes les familles du centre et ceux qui sont simplement des républicains", a souligné le député béarnais et ancien président de l'UDF. Il a précisé que l'homme politique dont "il se sent le plus proche" était Jacques Delors (PS).
Il a par ailleurs jugé "navrant ou éclairant" la "cohorte" de responsables politiques "qui étaient à gauche et qui voyant arriver le pouvoir de Nicolas Sarkozy sont passés à droite et qui, au moment où les sondages fléchissent, repassent à gauche". "Ca s'appelle la transhumance et la transhumance, c'est très bien pour les moutons et les brebis mais ça ne devrait pas être la règle qui organise la vie politique démocratique", a lâché M. Bayrou.
"Je ne crois pas que ce soit pour François Hollande une bonne affaire de pratiquer ces moeurs que, profondément, le peuple français ne comprend pas et condamne. Le troupeau ovin, je n'ai pas dit bovin, au signal du berger, se dirige vers la nouvelle bergerie que les sondages désignent. Ceci est un signe inquiétant", a-t-il poursuivi.
M. Bayrou a opposé leur "versatilité" à sa "constance" et à sa "solidité", semblant répondre à ceux qui prédisent son ralliement, entre les deux tours, au président-candidat. "La conception du pouvoir et les moeurs du PS sont exactement les mêmes que celles que Nicolas Sarkozy et l'UMP ont appliquées pendant cinq ans, c'est les mêmes méthodes, c'est la même vision", a-t-il déploré. "C'est la même chose dans la haute administration, dans la haute fonction publique française. Quand on flatte cette attitude-là, cette versatilité, cette soumission, en réalité on rend le plus mauvais service à quelque chose qui est essentiel en France et qui est l'Etat", a-t-il dit en citant en référence "l'Etat impartial" cher à Raymond Barre. "L'idée que ces fonctionnaires, on va les changer en fonction, c'est un affaiblissement de l'Etat. L'Etat n'a pas besoin de girouettes, il a besoin de caractères (...) Je vous promets une République bâtie sur des chênes et pas sur des roseaux", a souligné M. Bayrou en estimant que les "promotions" et "nominations" devaient se faire "en fonction de trois critères: compétence, expérience et loyauté".