Porthault, fleuron cambrésien du linge de maison de luxe, a été placé en liquidation judiciaire.
"Liquidation judiciaire, le mot est très dur, mais c'était la seule possibilité de trouver des repreneurs qui pourront redorer le blason de la marque Porthault". Comme Maryvonne Bavay, déléguée syndicale, les 59 salariés de l'entreprise de luxe ont accueilli avec un certain soulagement la décision du du Tribunal de commerce de Paris.
Car elle est assortie d'une poursuite de l'activité pendant au moins trois mois,ce qui laisse le temps d'examiner le sérieux d'éventuels repreneurs. Deux candidats seraient sur les rangs.
Née en 1931, l'entreprise familiale a été rachetée en 2005 par un couple de millionnaires américains, qui s'est selon les dires offert "un luxueux jouet", et l'ont de toute évidence géré de façon "approximative", d'après l'avocat du comité d'entreprise.
Malgré un carnet de commandes rempli, le manque de capitaux injectés n'a pas toujours permis de les honorer, faute de matières premières disponibles. Et le passif de se creuser, inéluctablement.
En juin 2009, l'entreprise est placée en redressement judiciaire. Disposition levée en octobre 2010, avec l'espoir pour les salariés de repartir sur des bases saines. Cela ne s'est pas passé ainsi, jusqu'à la situation actuelle qui a poussé le Tribunal de commerce à la liquidation.
En juin 2011, Porthault menacée d'expulsion de son site de Fontaine Notre Dame près de Cambrai
Les salariés déjà à bout.
De l'Élysée aux palaces de Dubaï, le linge de maison haut de gamme Porthault orne pourtant les lits, salles de bains ou tables des grands de ce monde, et sa renommée n'est plus à faire.
Il y a trois semaines, Frédéric Lefebvre, secrétaire d'État au Commerce et à l'Artisanat,
saluait le savoir-faire de cette entreprise «portant haut les couleurs de l'art de vivre à la
française», lors de son passage dans le Cambraisis. Et de rassurer les salariés inquiets sur l'impossibilité pour un tel fleuron de notre industrie de luxe de mettre la clé sous la porte.
La réponse interviendra le 24 mai. A cette date, le Tribunal de commerce statuera sur les offres des repreneurs potentiels. Les candidats ont donc un mois pour se déclarer et muscler leur dossier.