Le joueur du LOSC est en train de devenir un leader de l'équipe de France. Rudi Garcia s'en félicite.
« Il a la maturité et la légitimité pour être quelqu’un d’important en bleu. Sur le terrain, c’est un garçon qui te permet toutes les audaces offensives. Il voit tout très vite, plus vite que les autres. C’est un joueur tactiquement très au point, très réfléchi. Il est dur dans les duels. Mais son sens de l’anticipation et sa vitesse lui permettent d’avoir un temps d’avance. (...) Avec Rio, on garde une barrière professionnelle mais je pense qu'il doit être un ami formidable. »
Rudi Garcia, l'entraîneur lillois, ne tarit pas d'éloges sur son son capitaine au LOSC Rio Mavuba dans l'Equipe ce lundi matin. Le quotidien sportif conscare une page à celui qui est assurément devenu un incontournable, en seulement deux matchs.
Rappelé en équipe de France après plus de cinq ans d'absence, le milieu Rio Mavuba, impeccable vendredi contre la Finlande lors des éliminatoires du Mondial-2014, rêve d'un avenir à la Makelele, l'ex-Parisien ayant eu un parcours similaire avant de finir avec le brassard.
Né en mer et donc longtemps apatride, le Dogue a également été ballotté avec la sélection qu'il a pourtant découverte à 20 ans, le 18 août 2004 lors de la 1re de l'ère Domenech contre la Bosnie.
A cette époque, Mavuba perce à Bordeaux alors qu'il ne compte même pas une saison pleine avec son club formateur. Malgré son jeune âge et son inexpérience, il va décrocher cinq autres capes jusqu'en mars 2007, avant de commettre un faux-pas presque rédhibitoire.
Cette erreur, c'est de rejoindre l'Espagne et Villarreal, où il ne va disputer que cinq petits matches en une saison avant de rejoindre Lille pour se reconstruire.
Dans l'intervalle, le train bleu est passé et le successeur de Domenech, Laurent Blanc, se refusera ensuite systématiquement à la rappeler, privilégiant Diarra pour le rôle de sentinelle alors que Mavuba brille dans le Nord.
Cinq ans d'interruption
Cet été, l'arrivée de Deschamps est synonyme de sortie du placard et le joueur d'origine angolaise est titularisé dès le 1er match contre l'Uruguay le 15 août (0-0). Près de cinq ans et demi se sont donc écoulés entre sa 6e et sa 7e sélection.
Contre la Finlande, sa prestation a été unanimement saluée. Les tweets ci-dessous sont tous élogieux.
"A 20 ans, je n'en avais peut-être pas conscience mais là, je sais le plaisir que ça procure et je savoure, explique Mavuba. Je me suis dit tout de suite que c'était un atout d'avoir un sélectionneur qui a été milieu défensif. Je sens sa confiance. Ça permet de me libérer sur le terrain".
Le parcours de Mavuba rappelle étrangement le sort de Makelele quelques années auparavant. Appelé en 1995 à 22 ans, le Nantais d'alors connaîtra en effet la consécration en Bleu à partir d'octobre 2000, juste après avoir rejoint le grand Real où il s'affirme comme l'un des meilleurs milieux défensifs du monde.
"Un de mes joueurs modèles est Make, reconnaît d'ailleurs Mavuba. J'ai suivi son parcours, il est revenu sur le tard et cela m'a toujours donné espoir. Même si j'ai eu des moments difficiles, j'ai toujours cru à un retour".
Seul devant la défense lors des deux derniers matches, le milieu a montré ses qualités et son abattage vendredi en Finlande et a bien aidé à colmater les brèches en fin de match.
"Dans ce rôle, devant les axiaux, il aime bien et même s'il n'a pas d'impact physique dans la taille et le jeu aérien, il utilise bien le ballon, a apprécié, en connaisseur, Didier Deschamps. Il est capable de bien le ressortir, de faire les décalages.
Il enchaîne les performances de haut niveau. Le niveau international, c'est une marche plus haute mais il utilise ses qualités et il est naturel".
Autorité naturelle
Signe de son importance naissante dans un groupe relativement inexpérimenté, le Lillois, mis en avant par son capitaine et son sélectionneur, a même intégré le petit cercle des joueurs désignés pour discuter des primes avec le président Le Graët.
"J'ai 28 ans, je suis capitaine à Lille. Ici, des mecs sont en place depuis longtemps alors je ne vais pas jouer les cadors mais c'est vrai que je ressens ce qui se passe sur un terrain. Je bénéficie d'une marque de confiance du sélectionneur. Cela me fait plaisir et j'essaie de rendre tout ça", témoigne-t-il encore.
Son intégration express déjà digérée, Mavuba peut-il maintenant devenir le fameux capitaine au coeur du jeu que les Bleus cherchent depuis 2010?
"Je sais très bien que de par ma position et mon côté naturel, je parle à mes coéquipiers. Dans une équipe, il faut de la vie, de la communication. A Lille, je le fais. Je ne surjoue pas, je ne joue pas un rôle. Si ça vient, tant mieux, mais là c'est prématuré. Si ça se produit un jour, je serai fier et j'assumerai", prévient-il.
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