Martine Aubry et son époux font appel dans l'affaire du blogueur qu'ils accusent de diffamation.
La première secrétaire du PS Martine Aubry et son époux ont fait appel de la décision du TGI de Paris condamnant un blogueur strasbourgeois à un euro de dommages et intérêts pour atteinte à la vie privée pour avoir propagé des rumeurs, a-t-on appris mardi auprès de leur avocat.
La maire de Lille et son époux Jean-Louis Brochen ont fait appel "dans les jours qui ont suivi" cette décision du TGI, rendue le 17 octobre, qui n'avait pas retenu le délit de diffamation, selon Me Yves Baudelot, confirmant une information du site internet de la Voix du Nord. Au mois de juillet, Francis Neri, retraité de 71 ans, avait posté sur son blog un texte intitulé "La Martine de Lille", attribué à un certain "Bertrand", qui imputait à l'ancienne candidate à la primaire socialiste d'être alcoolique, homosexuelle et proche des milieux islamistes.
L'auteur du texte présentait en outre l'époux de Mme Aubry qui était alors candidate à la primaire socialiste, Jean-Louis Brochen, comme un avocat "défenseur des provocateurs salafistes et communautaristes". Le couple avait assigné le retraité strasbourgeois pour diffamation et atteinte à la vie privée, réclamant chacun 500 euros de dommages et intérêts et la suppression du texte litigieux. Dans son jugement, la 17e chambre civile du tribunal avait rappelé que les passages incriminés imputaient notamment à Martine Aubry des "problèmes d'alcoolisme" et d'avoir effectué trois cures de désintoxication.
"Ces faits sont précis, mais le défendeur soutient à juste titre qu'ils ne portent pas atteinte à l'honneur ou à la considération", avait estimé le tribunal. En effet, disait-il, "l'alcoolisme se définit comme un abus de boissons alcooliques déterminant un ensemble de troubles. Cet état est considéré comme une maladie et est évoqué comme tel dans l'article..." Par conséquent, le tribunal a jugé que ces propos "relatifs à un état pathologique ne sont pas diffamatoires et leur diffusion, serait, le cas échéant, susceptible d'être attentatoire à la vie privée". En revanche, "l'évocation par insinuation de l'homosexualité, réelle ou supposée, de Martine Aubry, porte atteinte à sa vie privée", avait jugé le tribunal, accordant sur ce point un euro de dommages et intérêt à la maire de Lille.
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