Meryl Fiber : un nouveau sursis

L'entreprise textile de Saint-Laurent-Blangy a obtenu une poursuite d'activité de 3 mois. Un repreneur serait intéressé.

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Géant de la fabrication de textiles en Europe, Meryl Fiber, basé près d'Arras, est en grande difficulté depuis le début de la crise économique mondiale. Passée par un redressement judiciaire, placée en liquidation en janvier, pas vraiment aidée par les banques, elle survit avec ses 350 salariés, bien que son activité soit réduite depuis septembre 2011.

Ce matin, un repreneur a déposé un dossier au tribunal de commerce d'Arras. Le groupe suisse Nexis Fibers, fabriquant de fils techniques et déjà employeur de 450 salariés dans trois sites de production en Europe, se propose de reprendre les 4 activités du site de Saint-Laurent-Blangy et de sauvegarder 210 emplois. La proposition comprend 4 conditions suspensives que l'administrateur devra étudier. Dans ces conditions, le tribunal a accordé un nouveau délai de 3 mois : l'activité pourra être maintenue jusqu'au 25 juillet.

Gilbert Oboeuf, délégué CFTC de l'intersyndicale de l'usine, se dit « raisonnablement optimiste ». « Tout reste encore à faire, prévient-il, mais c'est un repreneur solide, on le connait, il est vraiment intéressé, et le fait que ce soit un industriel est un bon point ».

Le syndicaliste loue les efforts de tous dans ce dossier. « C'est un travail de collaboration entre les actionnaires (qui sont nos anciens cadres et qui ont continué à développer le commercial), les salariés (qui continuent de produire) et les syndicats, explique Gilbert Oboeuf. Et cela fait un moment que la Communauté urbaine d'Arras, la région et l'État collaborent avec nous. Les réunions ont été nombreuses, semaine après semaine, avec Matignon et l'Élysée ».

Hier encore, les syndicats s'entretenaient avec un conseiller de Nicolas Sarkozy. Au cours de la campagne présidentielle, nombreux ont été les candidats à visiter l'usine. Mais pour le syndicaliste, personne n'a cherché à tirer profit des déboires de l'entreprise. « C'est l'intérêt industriel de la France qui a été défendu », Gilbert Oboeuf en est convaincu, car « chacun a pris conscience qu'il s'agit du numéro 2 européen de la fabrication de textile ». Il donne aussi des précisions quant à l'implication du candidat socialiste : « nous avons sollicité l'équipe de François Hollande, que nous avons rencontré lors de son meeting à Boulogne. Il a écouté, mais n'étant pas aux affaires, il a juste pu nous garantir de son soutien à partir du 6 mai, s'il parvenait au pouvoir ».

Prochaine échéance cruciale : le 30 mai, jour de l'audience du Tribunal de commerce, qui statuera sur l'offre de Nexis.

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