Une juge chargée de préparer le nouveau procès estime que la Française "doit être libèrée".
La juge Olga Sanchez, chargée du dossier de Florence Cassez au sein de la Cour suprême du Mexique, a estimé que la Française condamnée à 60 ans de prison pour enlèvements "doit être libérée", dans un entretien publié jeudi par le quotidien Excelsior.
"C'est ce que je pense pour beaucoup de raisons, et maintenant que je me consacre
au dossier, pour beaucoup plus de raisons", a déclaré la juge chargée de présenter,
dans un délai qu'elle n'a pas précisé, un projet de jugement sur l'affaire Cassez devant les cinq juges de la Première chambre de la Cour suprême.
Le 21 mars, cette instance avait rejeté la proposition du juge Arturo Zaldivar d'une "libération immédiate et absolue" de la Française âgé de 37 ans et emprisonnée depuis plus de six ans.
Quatre des cinq juges avaient reconnu de graves violations dans la procédure ayant mené à la condamnation de la Française, mais seuls deux d'entre eux, les juges Zaldivar et Sanchez, avaient voté pour la libération, alors qu'il fallait au moins trois voix pour obtenir la majorité.
La juge Olga Sanchez, chargée de présenter un nouveau projet, espère convaincre deux autres juges, José Ramon Cossio et Jorgen Pardo, de libérer la Française.
Elle indique qu'elle a suivi, pour élaborer ce projet "une certaine logique juridique
et une interprétation constitutionnelle très précise".
Pour Frank Berton, avocat français de Florence Cassez, cette prise de position est "une bonne nouvelle mais il n'y a rien de vraiment nouveau car la juge s'était déjà prononcé en ce sens. Le bonne nouvelle, c'est que la juge doit rapporter le dossier pour préparer le nouveau procès. Elle confirme. En revanche, elle ne donne pas d'échéance... Nous espèrons que cela pourra se faire à l'automne".
Elle souligne que le projet d' Arturo Zaldivar était "paradigmatique et extraordinaire".
Dans son texte, le juge Zaldivar avait dénoncé la mise en scène télévisée organisée par la police fédérale le 9 décembre 2005 d'une arrestation "en direct" de la Française et de son ex-compagnon Israel Vallarta dans un ranch proche de Mexico, ainsi que la libération de trois otages. En fait Florence Cassez avait été arrêté à un autre moment -la veille selon elle- et à un autre endroit.
Pour Arturo Zaldivar, cette "mise en scène étrangère à la réalité", a eu "un effet corrupteur" sur l'ensemble de la procédure. "Beaucoup de gens ont été scandalisés par le terme +effet corrupteur de la procédure+", a relevé Olga Sanchez. "C'est une traduction de l'anglais. La Cour (suprême) nord-américaine l'utilise très fréquemment et nous ne l'avions pas encore utilisé ici au Mexique. Mais si, il y a bien eu un effet corrupteur", a-t-elle déclaré.
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