Migrants : les associations saluent un premier pas

Le Défenseur des Droits Dominique Baudis a rendu hier un rapport sur les violences policières à l'égard des migrants.

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C'est une première : le Défenseur des droits a rendu public hier un rapport qui dénonce les  violations par les forces de l'ordre des droits des migrants présents dans la région de Calais. Dominique Baudis y dénonce les contrôles et interpellations incessantes "à proximité des lieux de repas et de soins", les visites répétées "à toute heure du jour et de la nuit sur les lieux de vie", la destruction des effets personnels, et bien d'autres humilitations encore. 

A l'origine de ce rapport, des militants de l'association No Border qui avaient interpelé le Défenseur des droits en juin 2011 sur ces pratiques. 23 autres associations de défense et d'aide aux migrants s'étaient associées à leur démarche.

Dominique Baudis s'est rendu sur place, à plusieurs reprises, pendant un an. Aujourd'hui, son rapport est sur la table du Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui devra y donner suite dans un délai de 3 mois.

"C'est un grand pas", se félicite Vincent Lenoir, de l'Association calaisienne La Belle Etoile.

" Cela fait dix ans, depuis la fermeture du centre de Sangatte, que nous dénonçons ces violences policières, ajoute le militant. Ces actes gratuits qui ne servent qu'à humilier les migrants : leurs vêtements aspergés de gaz lacrymogènes, leurs tapis de prières jetés dans le canal, leurs affaires jetées dans des bennes à ordures, souvent irrécupérables. Ils nous le disent souvent : ces violences policières sont ce qu'il y a de plus dur à vivre pour eux, plus encore que de dormir dehors. "

Victimes d'actes de torture, selon une militante

Lily Boillet, de l'association Terre d'errance à Norrent-Fontes, va plus loin, n'hésitant pas à parler de "harcèlement organisé" et "d'actes de tortures" à l'égard des migrants :

" La privation de sommeil, l'interdiction de se protéger du froid et des intempéries, la privation du droit de circuler ne serait-ce que pour aller prendre une douche... tout cela c'est de la torture. Tant que nous n'aurons pas constaté l'arrêt de ce harcèlement policier permanent, il n'y aura pas de victoire pour nous."

Mais la militante reconnaît quand même un mérite au rapport Baudis :

" Le fait que le Défenseur des droits se penche sur cette question la fait déjà exister, c'est déjà bien, car depuis 10 ans, tout est fait pour lui nier toute existence."

Mais de déplorer malgré tout "un rapport très édulcoré" en regard de la réalité quotidienne de ces migrants en quête d'un horizon meilleur.


Manifestation contre le harcèllement des migrants à Calais le 13/10/2012 

Depuis le démantèlement de la "jungle" calaisienne en 2009, la situation serait, selon la vingtaine d'associations présentes sur le terrain, encore plus difficile qu'avant pour les migrants.

Ils seraient entre 800 et 1000 dans le Nord pas-de-Calais, dont 200 environ sur Calais.

Plus dispersés, donc encore plus fragiles, ils sont aujourd'hui éclatés sur toute la région, par petits groupes, en fonction de leurs nationalités. Les migrants sont aussi plus jeunes qu'il y a 10 ans, où ils étaient pour la plupart trentenaires.

Les Africains seraient les plus nombreux, suivis des Afghans, et d'autres Asiatiques. Depuis peu, de jeunes Syriens tentent eux aussi de rallier l'Angleterre. Un El dorado de moins en moins accessible, et de plus en plus répressif, comme ailleurs en Europe.

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