Mosquée d'Arras : "Mon fils a détruit sa vie"

Beaucoup de questions autour de la prise en charge médicale de l'agresseur présumé souffrant de troubles psychiques.

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"Mon fils a détruit sa vie". C'est une mère qui parle. La mère du principal suspect impliqué dans le drame de la mosquée Annour d'Arras. Vendredi soir, il s'y est attaqué à deux personnes. Un homme de 73 ans est mort, l'autre, de 63 ans, est toujours dans un état critique.

On en sait désormais un peu plus sur la santé mentale de l'agresseur présumé et sur les heures qui ont précédé l'agression mortelle. Avec cependant de nombreuses questions, et des contradictions entre la version de l'hôpital d'Arras et celle de la mère du suspect au sujet de sa prise en charge.


Reportage d'Idil Gunay et Thierry Guespin.

Le déséquilibre mental dont souffrait le suspect était connu de longue date. Il venait régulièrement prier à la mosquée. Régulièrement aussi, il agressait des personnes du quartier. L'après-midi même du drame, il s'en est pris à plusieurs personnes.

Cet homme de 32 ans était pourtant suivi par l'unité psychiatrique du centre hospitalier d'Arras. Sa mère avait engagé en janvier dernier une procédure d'hospitalisation à la demande d'un tiers, ce que nous a confirmé son avocat Me Albert Ehoké. 

Il l'avait quitté le 29 février, bénéficiant d'une sortie en milieu ouvert avec un suivi obligatoire en soins ambulatoire.

Vendredi dernier, l'agresseur présumé avait rendez-vous à 15 h 30 à l'hôpital d'Arras. Consultation à laquelle il ne s'est jamais rendu.

L'hôpital d'Arras a-t-il tenté de le joindre vendredi après-midi, quelques heures avant le drame ?  C'est en tout cas ce que confirmait l'administration hier auprès de notre rédaction, dans un communiqué : "Le médecin a tenté de joindre le jeune homme, sans succès, et n'a pas réussi non plus à entrer en contact avec la mère du patient". Ce que nie la mère.

Une affaire qui pose une fois encore la question de la prise en charge des patients en psychiatrie.

Une enquête administrative a été ouverte. Quant au suspect, il a été transféré à l'établissement public de santé mentale d'Armentières, dans l'attente d'une expertise psychiatrique.

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