Deux porteuses de prothèses PIP originaires d'Anzin et Marcq-en-Baroeul ont accepté de témoigner sur France 3.
C'est demain qu'aura lieu au ministère de la santé, une deuxième réunion du comité de suivi des femmes porteuses de prothèses mammaires PIP. Des femmes qui vivent dans l'inquiétude. 20 cas de cancer ont été signalés sur 30 000 porteuses en France.
Camille Boudin et Sergio Rosentrauch ont rencontré deux d'entre d'elles, à Anzin, dans le Valenciennois, ainsi qu'à Marcq en Baroeul.
Témoignage de Céline Doignie, de Marcq-en-Baroeul
Chirurgien spécialisé en interventions plastiques ou reconstructrices sur la poitrine, le docteur Sébastien Tourbach répond à toutes nos questions sur les prothèses PIP
Combien de porteuses nordistes ?
Difficile de connaitre le nombre de patientes concernées dans le Nord-Pas de Calais : les patientes ayant bénéficié d'une opération de chirurgie plastique préfèrent garder pour elles ces petits changements intimes, et il n'est pas plus évident de parler de son cancer. A chaque fois, de longs mois de réacceptation de soi et de son corps. Pas simple de se confier publiquement sur le sujet.
Ce qui est sûr, c'est que la région compte un nombre important de chirurgiens plastiques et d'établissements spécialisés, sans compter ceux de Belgique, souvent moins chers et à proximité : à Courtrai notamment, à quelques kilomètres de la frontière.
Il y a peu, un site de "ventes groupées" proposait aux lilloises plus de 80% de réduction sur une opération de chirurgie mammaire dans cet établissement belge de Courtrai spécialisé. Le tarif passait de plusieurs milliers d'euros à quelques centaines seulement...
Autant dire que l'acte est devenu banal et très répandu. Qu'il s'est "démocratisé" avec une pratique qu'on peut presque qualifier "de masse", ce qui a permis de baisser les prix et de le mettre à la portée de plus en plus de femmes. Ce qui signifie que la probabilité d'implantation de prothèses PIP ces dernières années et jusqu'en mars 2010, sur des patientes nordistes est très importante. D'autant que Poly Implant Prothèse, l'entreprise à l'origine du scandale, était numéro 3 du marché mondial jusqu'à ce que l'AFSSAPS décide de retirer ses implants du marché.
Dans le Nord, on compte une trentaine de chirurgiens pratiquant la chirurgie reconstructrice et esthétique des seins en cabinet privé, une dizaine dans le Pas-de-Calais. Mais la plupart des hôpitaux et des cliniques de la région pratiquent ces opérations dans leurs services, notamment en cancérologie.
Chiffrer le nombre de patientes nordistes concernées est donc impossible. 30 000 Françaises sont connues pour être concernées en France à ce jour, mais 500 000 femmes portent des prothèses mammaires : sont-elles toutes au courant, savent-elles toutes exactement quelle marque d'implants elles portent ? C'est maintenant le rôle des associations, des pouvoirs publics et surtout, des chirurgiens, d'alerter et de remédier au problème.