Le quartier des Trois Ponts à Roubaix a engagé sa rénovation urbaine. Une tour est en cours en démolition.
Depuis hier, dans le quartier des Trois Ponts à Roubaix, la Tour F se fait progressivement grignoter. Des 86 logements qu'elle abritait, il ne restera dans quelques jours qu'un gros tas de gravats.
Par la suite, des ensembles résidentiels plus modestes vont prendre sa place, dans ce quartier qui doit retrouver une attractivité perdue au fil des années.
Les Trois Ponts fait partie de ces quartiers stigmatisés que ses habitants cherchent à fuir quand ils en ont les moyens, et où personne ne "choisit" de s'installer.
Bref, un quartier comme beaucoup d'autres parmi les ex Zones d'urbanisation prioritaire, ces ZUP poussées comme des champignons il y a trente ou quarante ans. Des quartiers qui se sont paupérisés au fil du temps, avec toutes les conséquences qui vont avec : chômage, précarité, délinquance, mauvaise image.
Reportage de Laurent Navez & Patrick Duluc
Les temps changent, lentement certes. La rénovation urbaine est en marche.
A elle seule, Roubaix, ses Trois Ponts et ses quartiers anciens absorbent le dizième du montant total des travaux engagés dans le cadre de la rénovation urbaine dans la région (près de 4 milliards d'euros en tout).
Aux Trois Ponts, 1700 logements sont concernés. 774 logements doivent être démolis, 500 ont déjà été reconstruits.
Par son ampleur, Roubaix est le deuxième projet de l'ANRU (l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine) dans le Nord Pas-de-Calais, après celui de Lille qui concerne les quartiers Sud de la ville.
Dans la région, 41 projets de rénovation urbaine sont engagés, toutes les villes ou presque sont impliquées.
Le Programme National de Rénovation Urbaine, initié par Jean-Louis Borloo en 2003, concerne 4 millions de Français, et 44 milliards d'euros à engager au total. Mais le "chantier du siècle" devra sans doute aussi devoir composer avec l'état des finances du pays.