Le tribunal de commerce de Paris doit annoncer demain le nom des repreneurs des anciens bâteaux de SeaFrance.
Le tribunal de commerce de Paris doit annoncer demain sa décision sur l'attribution des actifs de SeaFrance, déjà reportée une fois, alors que les ex-salariés attendent de savoir si la compagnie de ferries liquidée peut renaître de ses cendres.
Le 21 mai, le tribunal avait décidé de reporter sa décision d'une semaine "afin d'analyser la qualité des offres et les risques éventuels", selon une source proche du dossier citée par l’Agence France Presse.
SeaFrance, qui employait avant sa liquidation le 9 janvier, 880 personnes en France et 130 au Royaume-Uni, exploitait quatre navires entre Calais et Douvres, dont trois -le Berlioz, le Rodin et le Nord-Pas-de-Calais- lui appartenaient. Ils ont été estimés à une valeur comprise entre 150 et 200 millions d'euros.
Trois offres ont été déposées le 10 mai :
1. Le groupe Eurotunnel propose 65 millions d'euros pour reprendre la globalité des actifs corporels et incorporels de la compagnie transmanche.
2. Le consortium Louis-Dreyfus/DFDS propose millions d'euros pour le navire Berlioz ou 25 millions pour le Rodin, s'il n'est autorisé à en racheter qu'un. Le consortium, qui exploite déjà deux navires sur
3. Le groupe suédois Stena Line souhaite acquérir un seul navire, le Rodin, pour la somme de 30 millions d'euros.
Du côté des anciens de SeaFrance, derrière l'offre d'Eurotunnel, la confiance est de mise. Me Philippe Brun, leur avocat, ne laisse paraître aucune inquiétude. "Quel meilleur projet vous pourriez avoir avec une reprise de l'ordre de 65 millions d'euros, adossée à 526 emplois en CDI? Depuis le 9 janvier, je ne vois pas quelle offre on pourrait avoir de mieux. D'ailleurs les deux autres sont à des années lumière de cette offre-là ", a-t-il souligné auprès de l'AFP.
En jeu, la renaissance de la compagnie, soutenue par un projet de ses ex-salariés. "Dès lors qu'on aura la décision, derrière va renaître SeaFrance, puisque ça renaîtra sous l'appellation SeaFrance, avec la coopérative ouvrière, associée soit en direct, soit dans le cadre d'une société d'exploitation, et 526 emplois vont renaître", a expliqué Me Brun.
Le projet, s'il est soutenu par une décision du tribunal en son sens, est déjà imaginé: navires en révision le 1er juin, début de l'exploitation un mois plus tard, a détaillé l'avocat.
Le constat est le même chez Didier Cappelle, secrétaire général du syndicat Maritime Nord. "On imagine mal que le tribunal fasse un autre choix, étant donné les enjeux qu'il y a et l'attente qu'il y a de tous les salariés", a déclaré à l'AFP le syndicaliste, avouant craindre plutôt un nouveau report. "Les gens ont tellement été échaudés depuis des mois et des mois, tout le monde pensait que ça ne prendrait pas autant de temps. L'attente est longue pour les salariés", a-t-il ajouté.
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