Quelques heures après la liquidation définitive, quelles sont les pistes encore envisageables pour sauver Seafrance ?
Touché-coulé. Le tribunal de commerce de Paris a donc tranché en faveur d’une liquidation définitive de la compagnie de ferries transmanche. Ce midi, les salariés étaient abattus, sonnés...
Nicolas Sarkozy a promis « une solution crédible pour tous les salariés ».
Le gouvernement veut relancer au plus vite une solution avec un partenaire privé, Eurotunnel ou Louis Dreyfus, pour « sauver l’emploi ». Oui mais, comment ? Quels sont les scénarios désormais envisageables ?
1 La Scop, en association avec Eurotunnel
Les salariés ont encore la possibilité de créer une coopérative, financée par le biais de leurs indemnités de licenciement, solution préconisée la semaine dernière par Nicolas Sarkozy. Les anciens salariés pourraient alors louer les ferries rachetés par Eurotunnel, comme l’exploitant du tunnel sous la Manche l’a proposé ce matin.
Une solution risquée : si les résultats ne sont pas au rendez-vous, les salariés pourraient une nouvelle fois se retrouver sur le carreau, en ayant perdu leur investissement. Pour le gouvernement, le scénario reste envisageable si les salariés le souhaitent. A priori, seule une minorité serait prête à franchir le pas, d’autant que la CFDT est de plus en plus remise en cause.
2 La reprise
Les pouvoirs publics semblent déterminés à relancer l’option Louis Dreyfus Armateurs (LDA), dont un précédent projet de reprise en association avec le danois DFDS avait été écarté en novembre. Une hypothèse redoutée par les syndicats, car sans garantie pour l’emploi. Certains salariés, regroupés au sein d’un collectif non-syndiqué, réclament pourtant la réouverture des négociations avec ce tandem qui pourrait revenir dans la course. Ce lundi soir, sur TF1, la ministre de l'Ecologie et des Transports, a confirmé l'existence d'une offre.
Par ailleurs, selon son PDG, Jacques Gounon, Eurotunnel aurait informé à deux reprises, le 28 décembre et le 6 janvier, les administrateurs judiciaires de Seafrance, de son intérêt pour une reprise de la majorité des actifs de la compagnie en cas de liquidation.
3 La fin : la disparition pure et simple de Seafrance
Ni reprise, ni SCOP. Les salariés touchent leur prime de licenciement. Il ne reste qu'une seule compagnie de ferries à Calais. Une autre compagnie pourrait naître pour tenter de profiter du marché transmanche.
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