SeaFrance : guéguerre à la CFDT

Le patron de la CFDT Martime se dit prêt à démissionner de la Scop s'il existe des preuves d'activités frauduleuses.

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Le secrétaire général de la CDFT Maritime Nord, Didier Cappelle, s'est dit prêt vendredi à démissionner de la coopérative ouvrière "Scop", candidat à la reprise, s'il existait des preuves des "pratiques frauduleuses" évoquées jeudi par la confédération

CFDT.

Soupçons de pratiques obscures

"Si c'est cela qui doit poser problème, je suis prêt à faire une lettre de démission signée en blanc", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse tenue dans les locaux de la CDFT Maritime Nord. "Si jamais il y a le début d'un commencement de preuve de tout ce qui a été avancé, il suffira de mettre la date et je serais démissionnaire de la Scop. Quand on voit la campagne de calomnie qui est lancée, on a compris."

La confédération CFDT a désavoué jeudi la CFDT Maritime Nord en exprimant, dans un communiqué commun avec la Fédération générale des transports-équipements et l'union régionale, son "désaccord" avec les leaders de ce syndicat, "qui n'ont pas voulu examiner d'autres projets, dont ceux de LDA-DFDS", Louis Dreyfus Armateur et la compagnie danoise DFDS, poids lourd européen du trafic maritime.

La confédération a également évoqué "des soupçons sur des pratiques obscures et frauduleuses des responsables CFDT de SeaFrance, que relaient les médias aujourd'hui".

Dans notre édition du midi pile, Pascal Catto, secrétaire général de la CFDT Nord-Pas de Calais, désavoue la filiale maritime du syndicat. Interview en intégralité:


Un dernier espoir

Ces soupçons s'appuient sur un rapport de la Cour des comptes de 2009, qui relevait, outre une mauvaise gestion de la SNCF, l'emprise du syndicat en matière de recrutement. Didier Cappelle a confié vendredi avoir "un dernier espoir" pour sauver la compagnie

de ferries. "Mais je ne veux pas le brûler en vous le révélant", a-t-il ajouté.

Le dossier de la Scop, pour laquelle il manque 50 millions d'euros, devait normalement être déposé vendredi avant 18H00 au tribunal de commerce de Paris avant une audience prévue lundi.

Le projet de Scop et l'offre de LDA/DFDS avaient été refusés par le tribunal de commerce le 16 novembre. Le juge avait alors prononcé la liquidation de SeaFrance avec poursuite de l'activité jusqu'au 28 janvier.

Aujourd'hui, une soixantaine de salariés non syndiqués de Seafrance se sont réunis en mairie de Calais pour prendre leurs distances avec la CFDT. Ils soutiennent le projet de reprise de LDA/DFDS.

Reportage de Cédric Ramon et Guy Hayaert.


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