Le tribunal de commerce de Paris a reporté une nouvelle fois sa décision concernant la vente des bateaux.
La décision du tribunal de commerce de Paris sur l'attribution des actifs de l'ancienne compagnie maritime SeaFrance à un candidat à la reprise a été reportée lundi une troisième fois et devrait être connue le 11 juin, a-t-on appris de sources concordantes.
"La décision a été reportée une fois de plus, au 11 juin. C'est le troisième report", a indiqué une source proche du dossier.
Le tribunal de commerce de Paris devait décider lundi qui du groupe Eurotunnel, du consortium Louis-Dreyfus/DFDS ou du groupe suédois Stena Line pouvait reprendre les trois navires de la compagnie transmanche SeaFrance, liquidée le 9 janvier.
Des trois offres déposées le 10 mai, celle d'Eurotunnel, qui prévoit de créer à terme 560 emplois par l'intermédiaire d'une association avec la coopérative ouvrière (Scop) issue des ex-salariés de SeaFrance, était la plus importante. "Plus personne n'est raisonnable. On va droit aux enchères et à la catastrophe, tout ça parce que la SNCF (maison-mère de SeaFrance, ndlr) ne veut pas abandonner 18 millions d'euros de créances et alors qu'elle a conduit à la déconfiture de SeaFrance", a déclaré à l'AFP l'avocat des ex-salariés Me Philippe Brun, excédé par cet énième report qu'il juge "inadmissible".
"Si c'est reporté au 11 juin, le juge-commissaire peut décider que les offres ne sont pas suffisantes et mettre (les navires) aux enchères", a-t-il poursuivi. "Qui décide dans ce pays? Est-ce Guillaume Pepy (patron de la SNCF, ndlr) ou le ministre des Transports?", a-t-il lancé, demandant au "gouvernement de prendre ses responsabilités".
Avant sa liquidation le 9 janvier, SeaFrance employait 880 personnes en France et 130 au Royaume-Uni. La compagnie exploitait quatre navires entre Calais et Douvres, dont trois -le Berlioz, le Rodin et le Nord-Pas-de-Calais- lui appartenaient. Ces bateaux ont été estimés à une valeur totale comprise entre 150 et 200 millions d'euros.
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