Suite à l'intérêt manifesté par Eurotunnel, la CFDT demande un report de l'audience du tribunal de commerce de Paris.
La CFDT de SeaFrance (majoritaire) et l'avocat des salariés ont annoncé lundi qu'ils allaient demander un report de l'audience du tribunal de commerce de Paris, après la manifestation par Eurotunnel de son intérêt pour le projet de reprise par une Scop.
"L'intérêt manifesté par Eurotunnel est une excellente nouvelle. Suite à cela, nous allons donc demander un report de l'audience" du tribunal de commerce de Paris, qui devait examiner dans la matinée la viabilité du projet de Scop, a déclaré à l'AFP Me Philippe Brun, l'avocat des salariés de la compagnie.
"Nous souhaitons que le tribunal nomme un mandataire pour huit jours pour examiner ce nouveau projet et mettre tout le monde autour d'une table", a-t-il ajouté.
L'avocat a estimé que c'était "une bonne chose qu'Eurotunnel se manifeste. Cela
permet de mettre en place un plan C qui va mettre en échec le plan M, c'est-à-dire
celui de M. Mariani qui souhaite faire revenir ses amis de Louis Dreyfus pour acheter les navires à vil prix".
De son côté, David Baré, trésorier de la CFDT, a également manifesté le souhait
d'un report de l'audience du tribunal. "C'est logique, avec tout ce qui se passe en ce moment", a souligné M. Baré, depuis le bus qui conduit les salariés de SeaFrance à Paris.
"C'est un bon projet qu'Eurotunnel s'allie avec SeaFrance. Il y a une complémentarité entre le rail et le ferry" en Manche, a-t-il jugé. "Maintenant, il faut qu'on discute avec eux des modalités et de ce qu'ils peuvent faire", a ajouté David Baré.
Dans une interview à Libération, le PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, a indiqué qu'Eurotunnel était "candidat pour être majoritaire, quelque part entre 51% et 100%, dans une structure de portage qui reprendrait les navires de SeaFrance".
Dans ce schéma, les bateaux seraient ensuite mis "à la disposition de la Scop,
qui (en) serait l'opérateur".
La candidature d'Eurotunnel intervient alors que le tribunal de commerce de Paris doit sceller lundi le sort de la compagnie de ferries transmanche SeaFrance, en liquidation depuis fin novembre.
Un seul projet de sauvetage de la filiale de la SNCF est présenté à la justice: celui - soutenu par la CFDT de SeaFrance - d'une coopérative financée par les indemnités de licenciement des quelque 800 salariés.
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