Les élus du CE de Seafrance ont rejeté le plan social proposé par la SNCF. Les licenciements vont donc commencer.
Les élus du CE de la compagnie de ferries SeaFrance ont voté lundi à Paris contre le plan social proposé par la SNCF, maison-mère de la compagnie, ce qui va déclencher les procédures de licenciement, a-t-on appris de sources concordantes.
"Le mandataire judiciaire a obtenu un vote du CE sur le Plan de sauvegarde de
l'emploi (PSE) ce qui va permettre l'envoi aujourd'hui même des lettres de licenciement", selon une source proche du dossier.
Il y a eu un "vote contre à l'unanimité des élus, huit voix contre, parce que les engagements du gouvernement et de la SNCF n'ont pas été respectés. Nous, ce qu'on souhaite, c'est que le PSE soit renégocié et discuté correctement", a déclaré
à l'AFP Eric Vercoutre, secrétaire général du comité d'entreprise et leader de la CFDT Maritime Nord.
Un minimum de 300 lettres de licenciement seront adressées lundi aux salariés SeaFrance qui n'ont pas manifesté leur volonté d'être reclassés au sein de la SNCF, a indiqué une source proche du dossier.
Sur les 872 salariés que comptait SeaFrance au moment de sa liquidation, le 9 janvier, environ 200 ont manifesté leur intérêt pour les postes proposés par la compagnie ferroviaire, selon la même source et un porte-parole de la SNCF.
"On a dû voter parce qu'ils menaçaient de ne pas payer les 850 salariés à la fin
du mois, si on ne votait pas aujourd'hui", a affirmé Eric Vercoutre. Selon lui, la SNCF a fait "des propositions de reclassements samedi après-midi aux salariés", auxquelles ils devaient "répondre avant 13H00 aujourd'hui".
La SNCF a indiqué lundi, dans un communiqué, avoir proposé 720 postes dans le cadre de la procédure de reclassement.
Toutefois, "certains de ces postes sont visés par plusieurs salariés à la fois ce qui signifie que, sur les 200, tous ne pourront pas être reclassés", a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.
"Les postes seront attribués selon des critères légaux, comme l'âge, l'ancienneté,
la situation de famille", selon la même source.
Parmi les salariés restant, 150 sont considérés comme protégés (titulaires d'un mandat syndical par exemple) et bénéficient de ce fait d'une procédure de licenciement spécifique, plus longue.
Environ 150 autres sont maintenus à leur poste "parce que nécessaires à la procédure
de liquidation", selon la même source.
Enfin, quelque 53 salariés sont des cheminots détachés et donc automatiquement repris par la SNCF.
Dans son communiqué, la SNCF a également confirmé lundi son engagement sur "le
financement du Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) de liquidation proposé par
le liquidateur".
"Ce financement permet d'assurer le versement d'indemnités à un niveau équivalent
à celui perçu par les bénéficiaires du PSE d'octobre 2010", précise la SNCF.
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