SeaFrance: Montebourg regrette ses propos

Le ministre, condamné pour injure, rappelle toutefois "le casier judiciaire assez lourd" de l'ex-patron de SeaFrance.

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Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a affirmé jeudi sur BFMTV qu'il "regrettait" ses "propos" visant d'anciens membres de la direction de SeaFrance, au lendemain de sa condamnation à un euro de dommages et intérêts pour les avoir injuriés.


 "Je regrette ces propos que j'ai tenus, puisqu'ils ont été censurés par la justice civile à travers la condamnation symbolique d'un euro", a-t-il déclaré. "Je veux quand même observer que la personne qui s'est plaint en justice de mes propos a un casier judiciaire assez lourd. Il a été le patron de SeaFrance, il avait été condamné dans l'affaire Elf à la condamnation -excusez du peu- de 9 mois de prison avec sursis et 40.000 euros d'amende. Et par ailleurs, cette entreprise SeaFrance, il l'a laissée mourir, avec 800 emplois sur le carreau laissant à la concurrence les parts de marché que nous aurions dû conserver", a attaqué le ministre.



En septembre 2011, alors qu'il rendait visite aux responsables du syndicat Maritime Nord CFDT, à Calais, dans le cadre de sa campagne pour les primaires socialistes, Arnaud Montebourg avait injurié - sans les nommer - Pierre Fa, patron de SeaFrance et les quatre membres du directoire de l'entreprise (Katherine Burro-Fleta, Jean-Claude Dechappe, Jean-Luc Drugeon et Vincent Launay) en les traitant d'"escrocs". Se sentant offensés, M. Fa et ces quatre personnes avaient assigné l'élu socialiste pour injure. "Je considère que cette condamnation civile, finalement, permet de passer à autre chose", a poursuivi le nouveau ministre.


"J'ai 30 jours pour décider" de faire appel, a-t-il rappelé, soulignant que sa "priorité aujourd'hui" était "en quelque sorte de faire le pompier partout en France avec la multiplication des décisions de restructuration des entreprises, des plans sociaux". "Cela me paraît autrement plus important que les états d'âmes d'un dirigeant curieux de SeaFrance", a-t-il jugé.


Pas de démission du gouvernement

Hier, l'ex-ministre UMP Nadine Morano avait demandé la démission d'Arnaud Montebourg du gouvernement à la suite de cette condamnation, tandis que Jean-François Copé et François Fillon préféraient ironiser. "S'il s'agissait d'un ministre de mon gouvernement, on aurait toute la gauche à ses basques pour demander sa démission", a commenté l'ancien Premier Ministre de Nicolas Sarkozy, ce matin sur RTL. "Il a été condamné pour avoir insulté les chefs d'entreprise, les responsables de SeaFrance qu'il avait traités d'escrocs, alors qu'en réalité les escrocs, c'était les syndicalistes, certains syndicalistes, qui avaient engagé le coulage de cette entreprise".

Mais dès hier soir, l'actuel Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, excluait toute démission. "Le principe affirmé par le président de la République est clair: il faut des responsables politiques exemplaires.", a-t-il rappelé dans un communiqué. "Toute condamnation qui disqualifierait un responsable politique pour des actes contraires aux valeurs de la République conduirait à l'exclure du gouvernement. Aucun membre du gouvernement n'est aujourd'hui dans ce cas de figure".

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